Rubber Duck est rejoint par ses anciens collègues camionneurs dans un mouvement contestataire contre le shérif Wallace qui agit comme un véritable tyran. Leur convoi parcourt les routes du Nouveau-Mexique jusqu'au moment où les forces de l'ordre les arrêtent en les empêchant de poursuivre. L'affaire commence alors à se médiatiser...
L'avis du cinéphile : Le convoi est l'avant-dernier film du grand Sam Peckinpah, après son chef-d'oeuvre absolu (Croix de fer) et avant son ultime baroud d'honneur (le très estimable et inégal Osterman weekend). Un vrai films de copains sur un mode redneck, avec échanges virils et personnalités crasses pleines d'un enrobage sympathique. On y rigole, on y gueule, on y fait le coup de poing, toujours dans un esprit frondeur de résistance aux institutions. On y trouve évidemment une vraie distribution à la Peckinpah, avec ses gueules récurrentes (Ernest Borgnine, Burt Young) emmenées par un couple faussement glamour, composé des excellents Kris Kristofferson et Ali McGraw. Les dialogues sonnent remarquablement "justes" et les situations un peu folles s'enchainent sans temps mort.
Le convoi porte très visiblement en lui la mode des road movies automobiles destructeurs de l'époque (quelque-part entre le quasi-métaphysique Point limite zéro et le truculent Court après moi Shérif) et offre régulièrement quelques cascades mécaniques très impressionnantes, bien loin des effets spéciaux numériques sans vie d'aujourd'hui. On entretiendra malgré tout quelques réserves vis-à-vis de certains ralentis chichiteux qui viendront parfois gacher la fête (un comble pour ce cinéaste qui maitrise pourtant cet art mieux que personne !). Reste que, sous des dehors frustes et bas du front, Le convoi est un chant d'amour pour l'Amérique d'en-bas, celle qui en incarne encore le mieux les ambitions premières, et célèbre dès lors le triomphe des "prolos", des "petits" et des libertés individuelles. Un beau film.
x Cacher la playlist
Commandes | > | x |
---|---|---|