De 1872 à 1892, le tableau fut présenté à la « Doré Gallery » de Londres, avant d'être, de 1892 à 1898, le clou d'une très longue exposition itinérante de la « Doré Gallery » à travers les Etats-Unis, dont la première station fut le Carnegie Music Hall de New York. A l'issue de cette tournée, « Le Christ quittant le prétoire » fut renvoyé à Londres et les propriétaires de la « Doré Gallery » étant décédés, il fut stocké puis oublié... Dans les années 60, il fut redécouvert et acquis par Oscar Kline qui possédait la « Central Picture Gallery » à New York. Puis en 1984, il entra dans la collection de Georges Encil, qui le mit en dépôt dans une église néo-gothique de Vienne, la Votivkirche, avant de le céder au Musée d'Art Moderne de Strasbourg. Cette oeuvre, d'une taille impressionnante, est tout à fait exemplaire de la peinture de Gustave Doré qui, les quinze dernières années de sa vie, multiplia les paysages et les scènes religieuses. Elle frappe d'emblée par l'ampleur de sa composition, par la vitalité émanant d'une foule grouillante et gesticulante et par l'efficacité d'une mise en scène théâtrale et dramatique.
La peinture à grand spectacle qu'est « Le Christ quittant le prétoire » évoque fortement (cela fut souvent souligné) les superproductions cinématographiques, celles, par exemple, d'un Cecil B. de Mille. Presque hyper réaliste par la précision des détails, elle touche au sublime par sa démesure et sa force narrative. Notre vision de la peinture du XIXème siècle n'étant p lus réduite aux seuls mouvements porteurs de modernité, cette toile de Gustave Doré est enfin reprise en compte par l'histoire et la critique d'art et paraît caractéristique du vaste courant éclectique qui s'est développé dans l'art de la fin du XIXème siècle.
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