Une méditation cinématographique sur le conflit israélo-palestinien proposée par une réalisatrice qui brouille les pistes de la haine en affirmant sa double culture juive et arabe.
Le film longe le tracé de séparation qui éventre l’un des paysages les plus chargés d’histoire du monde, emprisonnant les uns et enfermant les autres.
Sur le chantier aberrant du mur, les mots du quotidien et les chants du sacré, en hébreu et en arabe, résistent aux discours de la guerre et se fraient un chemin dans le fracas des foreuses et des bulldozers.
2004
Festival de Cannes: Sélection officielle Quinzaine des Réalisateurs
Festival International FIDMarseille: Grand Prix
Festival de Sundance: Prix spécial du Jury
Festival du Nouveau Cinema de Montréal: Prix ONF du Meilleur Documentaire
Muroppose une identité qui relève autant de l'expérience intime que du point de vue critique : celle d'un être juif arabe.
L'un des beaux partis pris du film consiste à ne jamais signaler de quel côté du mur on est, à retisser des liens entre les discours et les récits, à faire mentir le consensus israélien en receuillant chez les juifs et les palestiniens les mêmes formules, les mêmes constats, la conviction commune que le mur les enferme également et que violant la sécurité des uns, il menace celle des autres. Les Cahiers du Cinéma
Le mérite politique de Mur est de filmer la réalité matérielle, tactile, de la chose et de justifier rapidement et fortement son titre - et pas de doutes, c'est un mur, quelque chose qui est construit pour séparer, pour empêcher. Rarement aura-t-on aussi bien rendu la sensation d'une terre de lait et de miel, l'harmonie d'un paysage travaillé par les hommes depuis si longtemps, représentation matérielle d'un espoir tout proche et pourtant hors d'atteinte. Le Monde
Le parti pris du documentaire de Simone Bitton est volontairement non pédagogique ; ici pas de commentaire contextualisant la mise en oeuvre de ce projet ruineux, un refus stratégique d'indiquer d'une séquence l'autre de quel côté du mur on se trouve. Comme il est dit à plusieurs reprises, la caméra "enregistre", en l'occurrence un processus architectural et politique nouveau, qui provoque un mélange de colère et de fascination, ses effets sur le paysage, la biologie bouleversée du territoire, sur la vie d'habitants encerclés. Libération
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