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N°Débordement, paru le 24/02/2025

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Résumé

Semestriel
SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.

Sommaire

• Megabassines - Débordements en série Batelier dans le marais poitevin et militant écologiste, Julien Leguet est porte-parole du mouvement Bassines non merci et figure du mouvement d’opposition aux retenues d’eau dans le marais poitevin. Nous revenons ici sur cette lutte locale mais dont le sens déborde largement les enjeux écologiques des départements de la Vendée et des Deux- Sèvres. Pour preuve la démesure de la réponse gouvernementale à la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline et la solidarité à l’échelle nationale qui en suivit… Nous nous rencontrons un an après, le 24 mars 2024.
• Lucie Goussard et Guillaume Tiffon Guillaume Tiffon est Professeur de sociologie à l’université d’Évry Paris-Saclay et directeur du Centre Pierre Naville. Lucie Goussard est maîtresse de conférence en sociologie et chercheuse dans ce même laboratoire. Ils sont auteurs de nombreuses enquêtes en sociologie du travail et des organisations. Nous y revenons dans cet entretien où nous demandons ce que signifie être débordé au travail.
• (Re)cadrages et débordements contemporains Pour un passionné de rugby, comme je le suis, le « cadrage – débordement » est une figure opérée par un joueur pour éliminer un adversaire direct, l’empêchant de le plaquer; c’est une sorte de graal: le joueur fait mine de partir d’un côté en portant le ballon, puis, brusquement, à la vitesse de l’éclair, il change de jambe d’appui pour passer de l’autre côté, laissant le défenseur tel un piquet ne sachant plus où il se situe dans l’espace. Par contre, il ne peut y avoir de recadrage, c’est-à-dire un nouveau changement de pied sauf à être un virtuose à la « Toto » Dupont qui peut ainsi mystifier deux fois son vis-à-vis qui anticipait le débordement…
• David Cayla Maître de conférences en économie à l’Université d’Angers, David Cayla est défenseur d’une écono- mie hétérodoxe, il fait partie du groupe des « Éco- nomistes atterrés ». Pour « Débordement » nous nous demandons ici ce qu’est le néolibéralisme et en quoi, comme le dernier livre de David Cayla nous amène à le penser, il décline.
• Le Serial Killer : Débordement Médiatique et Conceptuel Le phénomène des serial killers, bien qu’il reste relativement rare, a longtemps bénéficié d’une attention médiatique excessive. Cette médiatisation les a érigés en figures sensationnelles tout en leur accordant une place démesurée dans l’imaginaire collectif. Cette fascination, disproportionnée par rapport à la réalité de leurs crimes, alimente des peurs sociales et renforce des stéréotypes simplificateurs au- tour de cette catégorie criminelle.
• Introduction au mouvement longévitiste Le mouvement longévitiste (ou parfois longéviste), également connu sous le nom de mouvement de prolongation de la vie, est un domaine interdisciplinaire qui vise à comprendre les mécanismes du vieillissement afin de prolonger la durée de vie humaine en bonne santé. Ce mouvement rassemble des chercheurs, des scientifiques, des entrepreneurs, des philosophes et des partisans du monde entier, unis dans l’objectif de repousser les limites biologiques de la vie humaine.
• Au-delà de la finitude Depuis quelque temps toutefois quelque chose a changé. Nul doute que les corps continuent à se transformer en cadavres, malgré les efforts – les progrès – de la science pour retarder à jamais ce passage. Cependant, le programme d’immortalité a changé de main, car ce sont désormais les individus concernés qui s’engagent directement dans la per- manence de leur propre identité…
• Darwich et le débordement poétique La Palestine comme métaphore
• Le transhumanisme Une idée qui nous excède

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Titre original / Sous-titre
N°Débordement, paru le 24/02/2025
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Date de sortie
24/02/2025
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Sens-dessous N°Débordement, paru le 01/09/2024

  • Quotidiens
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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• De l’éthique de la honte La honte comme débordement de la colère rentrée Entretien avec Frédéric Gros Professeur de pensée politique à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po) et chercheur au Cevipof. Son dernier ouvrage paru est Pourquoi la guerre ? (Albin Michel, janvier 2023). Nous nous arrêtons ici sur la dimension politique de la honte, qui doit pouvoir devenir colère si elle est bien tra- vaillée en suivant le propos de l’ouvrage précédent dont le titre évocateur et contre-intuitif est une ci- tation du jeune Marx : La honte est un sentiment ré- volutionnaire (Albin Michel, 2021).
• Variations sur le débordement de l’inceste De quelle façon, l’inceste, qui a fait en France ces trois dernières années l’actualité éditoriale, média- tique, judiciaire et politique, peut-il être compris comme un débordement ? La réponse implique de penser moins l’inceste que les incestes, en prenant en compte la diversité des acceptions qui circulent de manière successive et/ou concomitante dans une société, et de se défaire des formules convenues un peu trop faciles qui font obstacle à la compré- hension du phénomène.
• La crise: notion polémique et politique Il est habituel de souligner la multiplication des usages de cette notion et la perte de sens qu’elle a entraînée. Que traduit cette inflation de l’usage du terme crise ? Que signifie-t-elle d’un point de vue politique ? Nous répondrons brièvement à ces deux questions en abordant la trajectoire historique de cette notion, puis nous interrogerons ce qui fait les crises politiques et l’idée de gouvernementalité des crises.
• Déborder le genre 1 : Dégénitaliser, débinariser et désétatiser le sexe Nous ne sommes jamais totalement socialisés par le genre mais le genre nous socialise partout. Je sou- haitais écrire cela : que le genre est politique mais qu’il relève aussi de ce microscopique, de cette den- telle des relations interpersonnelles qui fait que les liens interindividuels – ceux de la confiance, de l’amitié, de la défiance, du soupçon ou de l’amour – situent les personnes dans des tiraillements qui ne peuvent trouver comme unique réponse que: « Tout est politique ».
• Le débordement de l’intime dans la ville: contiguïté, sonorités et vis-à-vis Il s’agit de montrer comment l’intimité est une dimension poreuse de nos espaces partagés dans la ville aussi bien au travers des sons du voisinage, que des transports en commun, ou encore des affiches publicitaires. L’intimité ne se fixe pas seulement « dans la chambre » mais elle se répand et interagit autour de nous. Ainsi l’idée de ce qui tenait d’une frontière imperméable et concrète entre ce qui était de l’ordre du public et du privé – si tant est que cette frontière ait vraiment existé – se relève à pré- sent indistincte, confuse, effritée et poreuse. Il existe à présent une connivence entre le dedans et le dehors, le réel qu’il soit d’ordre privé, intime ou public s’entremêle, se croise, se superpose de ma- nière désordonnée dans le monde urbain. Ce dé- bordement que nous nommons porosité est une donnée inhérente au monde contemporain.
• Aquae politicae: la république sort de son lit La compréhension politique, qui fait fonds sur une métaphore aquatique, amène les forces physiques à être comprises aussi comme un rapport de forces politique, et le débordement comme un désordre que la loi des hommes peut contenir ou diriger, sans pour autant remplacer les forces naturelles...
• Pourquoi ne peut-on pas faire cesser ce qui nous écrase ? Comment ne pas remarquer dans les yeux qui bril- lent des thuriféraires de l’intelligence artificielle une haine illimitée contre la condition humaine pensée comme défaillante? Comment ne pas percevoir dans le « tout va être transformé, rien ne pourra ar- rêter la révolution en cours » une pulsion totali- taire ? C’est le sens des analyses de Günther Anders. Notre monde n’est pas seulement orwellien, avec ses pulsions scopiques, il est devenu andersien. Peut-on résister à cette énième tentation totalitaire ?
• Éloge du débordement : (d’un débordement qui ferait vivre ) C’est par le pas de côté, par une pratique du débordement, que la vie serait à elle-même rendue. Car d’où vient que la vie se retourne contre elle-même et se rétrécisse au point de neutraliser ce qu’elle est par essence : pulsion, plaisir, désir, expansion, inten- sité, aventure, risque, réel, liberté?
• Transhumanisme et pensée magique La pensée magique s’appuie sur une transformation de l’analogie en homologie. Or un pareil processus se trouve également au fondement de la conception mécaniciste de l’homme, jusque dans ce qu’il a de plus singulier, sa pensée. Le transhumanisme conjugue cette approche avec un techno-enchante- ment du monde moderne, d’où émane le projet d’un homme techniquement augmenté...
• Eusebi Güell (1846-1918) et Antonin Gaudi (1852-1926): Rencontre entre un industriel mécène et un artiste architecte Cet article présente le récit d’une amitié entre l’architecte Antonin Gaudi et l’industriel Eusebi Güell, mécène de la colonie de textiles de Santa Coloma de Cervello (Espagne). En résonance avec le mou- vement intellectuel de la fin du XXe siècle du moder- nisme catalan, envisager cette rencontre est l’occa- sion d’opérer un retour historique sur une célèbre relation amicale...
• Défiler ou débouler? Entre paillettes et résistance: l’ambi- valence du carnaval guadeloupéen Flore Pavy est docteure en anthropologie affiliée au LAS (Laboratoire d’anthropologie sociale). Le co- mité scientifique de la fondation pour la mémoire de l’esclavage lui a décerné le Prix de thèse 2023 pour son travail en anthropologie sociale et ethno- logie : « Le Mas de Voukoum ou la genèse d’un rite oublié. Un dispositif rituel de transformation des corps et des esprits au cœur du carnaval guadelou- péen », soutenue le 8 décembre 2021 à l’Ehess sous la direction de Philippe Descola et Laurent Berger. C’est sur ces recherches que nous revenons ici.
• Ondée de larmes. Rites romains pour faire venir la pluie De nos jours, on est capable d’« ensemencer » les nuages. Quand cette technique – élaborée après la Se- conde Guerre mondiale – parvient à ses fins, les cu- mulus d’été ou les nuages bas d’hiver causent de plus fortes précipitations. Et la grêle est évitée, ou du moins la taille des grêlons diminuée [...] Mais le tech- nicisme n’emporte pas tous les suffrages. D’anciennes manières d’implorer le ciel ont toujours cours...
• LCD Soundsystem, rêve réalisé d’un fan à la débordante obsession Avant d’être DJ, producteur, musicien et gourou, James Murphy était l’un de ces fans obsessionnels et fétichistes de rock, de pop et d’electro comme il y en a tant. En recyclant ces obsessions et en les ho- norant, il a généré l’un des groupes de punk funk et bien davantage...
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Sens-dessous N°Héros, paru le 26/03/2024

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Antoine Garapon Magistrat honoraire, Antoine Garapon est connu du grand public pour ses nombreux ouvrages et émissions radiophoniques 1 traitant du droit et de la justice. Docteur en droit, il a été le secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la Justice jusqu’en 2020. Antoine Garapon préside la Commission Reconnaissance et Réparation en faveur des victimes de religieux et de religieuses, créée à l’automne 2021 par les congrégations religieuses après la publication du « rapport Sauvé 2 ».
• L’empreinte du poing, ou la boxe au quotidien Contre qui, ou contre quoi boxent-ils? C’est finalement la question à laquelle tente de répondre cet entretien avec Jérôme Beauchez. Il porte sur l’en- quête qu’il a menée au début des années 2000 avec les boxeurs d’un gymnase situé dans l’Est de la France : les Gants d’Or. Une recherche dont l’objet a été de « saisir les façons dont les boxeurs font sens de leurs luttes ». Une telle visée a nécessité d’en- quêter sur le temps long.
• Héros et maudits de l’Histoire L’histoire fabrique des héros. Elle n’est pas qu’une suite d’événements, de dates et d’acteurs. Elle stylise, essentialise certains de ces derniers jusqu’à les faire passer du statut de personnes à celui de personnages, tributaires d’un rôle qui les dépasse, et qu’ils sont en quelque sorte voués, pour ne pas dire condamnés, à jouer sous le regard de la postérité.
• Xavier Hélary Jeanne d’Arc figure paradoxale de l’héroïsme: victime et cheffe de guerre
• Les développements récents de la fabrique héroïque Après avoir rappelé quelques caractéristiques de la construction héroïque nous essaierons de cerner les enjeux récents de cette dernière, à travers quelques archétypes héroïques et en privilégiant le cas fran- çais dans l’aire occidentale...
• Cléo Marmié Les « mineurs non accompagnés » en « zone grise » : l’ordre de la protection de l’enfance, la protection de l’ordre de l’enfance
• Malheur au peuple qui a besoin de héros – Hegel le lanceur d’alerte en héros La présente contribution propose de prendre à re- bours la figure du lanceur d’alerte, en y juxtaposant celle du héros, pour tenter d’en décortiquer certains mécanismes, de même qu’exposer différentes idées reçues. La synthèse nous apparaît apte à éclairer de nouvelles balises dans un champ en quête de re- pères...
• La mort de Socrate, ou quand la vie ne mérite plus d’être vécue Événement historique aux résonances multiples, sur les plans politique et philosophique, la mort de So- crate est un thème inépuisable de réflexion et il n’est pas étonnant que cette mort soit encore au- jourd’hui l’objet de nouvelles interprétations, puisque Platon et Xénophon en proposent eux- mêmes de nombreuses significations. Pour illustrer la polysémie de la mort de Socrate, j’insisterai sur une expression – « la vie n’est plus vivable » – que l’on trouve à la fois chez Platon et Xénophon, mais à laquelle ils n’accordent pas la même signification.
• À l’ombre de Léry et Champlain, l’héroïsme mineur du truchement Est-il vrai que l’Européen ne s’indianise jamais ? L’assertion husserlienne est tout simplement fausse comme en témoigne par exemple la hantise de « l’ensauvagement » dans nombre de textes français à propos du nouveau monde. Ce terme négatif masque, tout en la désignant, une réalité complexe faite d’interaction, de réciprocité, de fascination, d’hybridation...
• Naturalité de la nation et de la masculinité dans les extrêmes droites Les extrémismes de droite se nourrissent de la réha- bilitation de la masculinité blanche et du patriarcat. Cette réhabilitation est liée à un naturalisme natio- naliste qui emprunte aux sources nazies, mais a une forme moins savante et plus pauvre, parfois compo- site et volontairement vague...
• La guerre à l’âge de la technique selon Carl Schmitt La guerre totale suppose-t-elle l’éclipse de l’hé- roïsme, ou seulement sa transformation, engendrée par les armes nouvelles et la montée en puissance de la guerre économique ? Ou peut-être que les chefs militaires et politiques avaient manqué de courage lors de la Grande guerre, sans qu’il faille conclure à un changement structurel de la forme de la guerre ? Ernst Jünger et Carl Schmitt, on le verra, sont loin de livrer le même diagnostic que Ludendorff sur cette question. Et il n’est pas sûr qu’ils soient tout à fait d’accord entre eux.
• La mauvaise fille héroïque Sylvie Paul Green-Eyes Son crime, qui tient en haleine les lecteurs de la presse à scandale, est une occasion, que Sylvie Paul ne manque pas, d’apparaître elle-même par la ro- mance. Si bien que l’on se demande à son propos qui est l’héroïne de son histoire et si cette incerti- tude ne serait pas justement la marque de son hé- roïsme. Il consisterait dans l’action de dissimuler la bravoure non en la drapant de la décente discrétion mais en la dissimulant sous la fanfaronnade.
• Sur les traces du plus ancien de nos héros Les figures héroïques qui modèlent notre imaginaire contemporain nous sont parvenues par des traditions orales et ont largement préexisté aux textes qui nous les ont fait connaître. Plongée dans le temps à la recherche des premières traces écrites et de leurs matrices.
• Héros sur le baudet Après une pluie d’encre même éparse, le temps et mes pensées s’égouttent. Je rêve de sauter dans les flaques afin que les mots jaillissent. À pieds joints, j’y vais de bon cœur et espère que les éclaboussures deviennent les nerfs de mes idées. Cette technique, il est vrai, laisse large place à l’imprévu.
• Du loser attendrissant au beauf détestable La figure de l’anti-héros dans le cinéma français, la bande dessinée et la culture populaire
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Sens-dessous N°Ruine, paru le 27/09/2023

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Audrey Kichelewsk ILes archives enfouies sous les ruines du Ghetto
• Le sujet à l’épreuve de l’effacement psychique L’effacement psychique est un état physique et psychique caractérisé par l’absence d’un sujet à lui-même. Le sujet est là physiquement, et paradoxalement, il n’est pas là. Au fil des séances de psychothérapie analytique ou de psychanalyse, l’effacement psy- chique va prendre différentes formes : se diffuser, se scotomiser, flotter, se « nuager », se répandre, se diluer, s’atomiser, se volatiliser, s’amenuiser, s’évaporer, se brouiller, se resserrer.
• Qu’est-ce qu’être ruiné? Dire qu’une personne est ruinée, c’est considérer que ses conditions de vie ont régressé vers un manque matériel ou (et) relationnel, ou vers une position plus basse dans l’es- pace social. La trajectoire qui l’a mené à la ruine reste toujours un mystère : puisque cette ruine n’a pas toujours été là, n’aurait-elle pas pu être évitée ? Cette question jus- tifie selon les sociétés et les périodes de l’histoire, l’instauration de systèmes de protec- tion sociale ou la volonté de les réformer.
• Yannick Fer L’entretien questionne l’idée d’une « nouvelle naissance » dans les mouvements pente- côtistes et charismatiques et la rupture qu’elle proclame avec l’ordre ancien.
• Les ruines de guerre: de la propagande à la pluralité Cette étude se propose de comparer deux sites et un bâtiment : les vieux villages de Belchite dans l’Aragon et d’Oradour-sur-Glane dans le Limousin et le quartier général du Parti des Travailleurs – Nodongdangsa en coréen – en ruines, dans la ville de Cheor- won, en Corée du Sud, à proximité de la zone démilitarisée de la frontière entre la Co- rée du Sud et la Corée du Nord – DMZ.
• Une analyse des techniques linguistiques à l’œuvre dans les discours des extrêmes droites Le célèbre livre de Victor Klemperer, LTI, écrit par un professeur juif allemand de phi- lologie pendant la période nazie, décortique la langue officielle du IIIe Reich. Plusieurs éléments analysés par lui peuvent être réutilisés aujourd’hui pour comprendre et com- battre les changements linguistiques impulsés par les extrêmes droites et à l’œuvre dans la sphère publique, qui ont pour effet de déstabiliser la démocratie. Nous analy- serons ici quatre techniques de langage.
• Le pire n’est pas certain Catherine Larrère mène depuis de nombreuses années en collaboration avec son mari, l’agronome Raphael Larrère, une réflexion critique et engagée sur les questions envi- ronnementales. Leur dernier ouvrage, sur lequel porte l’entretien, insiste sur la néces- sité d’une réponse politique à la catastrophe écologique et refuse le mélange d’indivi- dualisme et de fatalisme induit par les différents courants catastrophistes en vogue ces dernières années.
• Franco Arminio Le thème de la ruine traverse l’histoire des lettres italiennes : on sait que c’est en Italie, entre le XIVe et XVe siècle, que la ruine ou plutôt les ruines émergent en tant qu’objet de savoir à la conscience d’une génération d’intellectuels qui ont essayé de réconcilier sa- voirs archéologiques et savoirs livresques au nom de la philologie et de l’antiquité la- tine. Redevables de la conception qu’une société et une civilisation ont du temps, elles commencent alors à fonctionner comme une « machine à produire du texte »...
• À propos de “La Ruine de sa demeure ”
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Sens-dessous N°Enfant, paru le 13/04/2023

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• L’enfance des inégalités Entretien avec Bernard Lahire
• La protection des enfants: enjeux juridiques et institutionnels Le principe selon lequel tout enfant devrait bénéficier d’une protection lorsqu’il est en danger, n’a rien de naturel, même si la question du rôle de la famille nous paraît, à première vue, essentielle à cet égard.
• Le droit et les enfants nés sous GPA Entretien avec Caroline Mécary
• Donner naissance en prison Entretien avec Pascale Giravalli Pascale Giravalli est médecin psychiatre et travaille auprès de personnes détenues depuis le début des années 1990. Elle est intervenue de 1994 à 2017 notamment aux Baumettes à Marseille auprès de jeunes mères et de leurs bébés et prolonge ainsi son engagement au sein de l’Association Relais EnfantsParents (AREP) 1 dont elle fut pendant longtemps la présidente à Marseille.
• Paraître & masculinité dans le Paris populaire des années 1960: comment se construisent les garçons “dans le vent ”? À partir d’archives judiciaires de la jeunesse, cet article vise à restituer une parole masculine – rare sur le sujet –, celle de jeunes Parisiens de classes populaires évoquant leurs apparences corporelles et vestimentaires, laissant entrevoir à l’aube des années 1960, dans une société où le paraître et la séduction prennent de plus en plus de place, une nouvelle masculinité qui n’efface pas complètement toutes les normes de genre traditionnelles. Il s’achève sur les rêves d’ascension sociale de ces garçons.
• L’enfant politique Elizabeth première, Louis XIV, Winston Churchill, Golda Meir, Margaret Thatcher, Angela Merkel, tous les grands hommes politiques ont commencé petits. Et l’on ne peut s’empêcher d’imaginer qu’enfants, la passion politique était déjà en eux, en gestation. Mais si tous les hommes politiques, comme les femmes bien évidemment, ont été enfants, y a-t-il pour autant des enfants politiques? L’expression même d’enfant politique semble relever de l’oxymore exprimant la bizarrerie, l’impossibilité logique et ontologique d’une telle hypothèse. La tradition philosophique, en effet, ne s’est-elle pas constituée par ce geste inaugural de mise à l’écart de l’enfant de la vie politique?
• À l’enfant la royauté! Les puissances de l’imagination Prendre soin d’un enfant, c’est prendre soin de son avenir. Et prendre soin de son avenir, c’est prendre soin de son imagination, c’est-à-dire de sa capacité à inventer cet avenir en prenant appui sur le passé. Notre problème se déplace alors vers la question suivante: comment prendre soin de l’imagination, de telle sorte que cette faculté soit véritablement perçue comme une ressource première pour organiser et structurer le champ des expériences vécues tout au long de la vie? Comment l’imagination nous aide-t-elle à prendre appui sur la tradition et le passé pour construire un avenir ouvert et différent, et peut-être meilleur?
• L’enfance de la pensée: la philosophie avec les enfants. Faut-il philosopher avec les enfants? L’enfance est elle un régime anthropologique particulier au point où la doxa n’aurait pas encore teinté de ses biais épistémiques la logique du puer cogitans? La question est rémanente dans l’histoire de la philosophie: les enfants sont-ils rationnels et suffisamment intelligents (non pas doués de raison) au point où les questions nécessaires et universelles peuvent être abordées avec eux, nonobstant le fait qu’il faille accommoder les formes logiques de ces questions à leur singulier profil cognitif?
• La fabrique de l’enfant sauvage On ne peut se tenir dans l’enfance. Elle est par définition passage. Ce caractère évanescent est sans doute la cause principale des dangers encourus par les enfants: les adultes savent que « ça va passer ». L’enjeu est donc comment faire passer le sauvage (qui ne peut parler mais dont il faut permettre l’expression). Sans doute la solution la plus fine est celle de Rousseau: « faire le moindre mal ».
• Une dérobade Ce n’est pas là le récit heureux de l’enfance heureuse, ou supposée l’être, véhiculée qu’elle est par cette propension à la légende et à l’image d’Epinal qui touche et déploie ordinairement ce monde premier. Point de bonheur ici – il est toujours l’affaire des idéalistes –, pas d’insouciance ni de monde merveilleux, mais l’indéterminable surgissement d’un être à partir de ce qu’il n’est pas et qu’il ne sera jamais plus, et qui est appelé, par son Nom, à devenir ce qu’il n’est pas, et à être ce Nom.
• À la Recherche du temps perdu - La piste de l’enfant sensitif « La déveine est pour nous, et le plus regrettable est que nous en avons toute la responsabilité »: le jeune Gaston Gallimard, directeur de la NRF, est très dépité. Il ne s’en cache pas à Proust dans la lettre qu’il lui adresse le 29 février 1916. Il faut le comprendre: personne, dans cette nouvelle maison d’édition déjà si prestigieuse, et si sensible à l’avant-garde, pas même André Gide, n’a su reconnaître dans le manuscrit de Du côté de chez Swann une révolution littéraire en marche. Bernard Grasset, jeune encore lui aussi, a publié le volume en 1913, d’ailleurs à compte d’auteur. Pourtant, Gaston Gallimard le sent, il existe encore une chance de publier la suite annoncée d’À la Recherche du temps perdu. Cette fois, l’ambitieux libraire entend bien ne pas se laisser doubler. Il déploie toute l’affectueuse et savante flatterie des séducteurs patentés:
• L’enfance, les enfants et le cinéma - Entretien avec Valérie Vignaux Professeure à l’université Caen-Normandie Valérie Vignaux est historienne du cinéma, elle a présidé l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma de 2014 à 2018. Visiting professor à l’université de California-Berkeley (août-décembre, 2018), elle est membre du LASLAR (UA 4256) et chercheuse associée à l’InTRu (EA 6301). Ses recherches croisent histoire des idées et histoire sociale, à travers l’étude des critiques et théoriciens et celle des usages non commerciaux du cinéma, militant et éducateur.
• Tomi Ungerer, un dessinateur pour l’enfance Explorer le lien d’un artiste, quel qu’il soit, avec l’enfance, la sienne et de manière générale celle des autres, est un sujet aux aspects passionnants et complexes. C’est le cas chez Tomi Ungerer, dont l’œuvre graphique et la vie personnelle sont intimement liées, comme en témoigne entre autres la relation qui existe entre son œuvre à destination de la jeunesse et ses années d’enfance.
• Pitié pour la créature! Nous nous proposons d’examiner les différentes figures de l’enfant dans la pensée de Pasolini. Notre examen remontera le cours du temps, partant des dernières interventions civiles (notamment les Lettres Luthériennes), pour s’arrêter au recueil La Religion de mon temps (1961), où retentit le cri: pitié pour la créature! Cette remontée s’apparente à une régression, dont les étapes sont la jeunesse, le fils, l’enfant, la créature. En cette dernière, le poète trouve la limite, aussi bien que la condition, de son geste (observer les changements insensibles et voir les mutations anthropologiques et chercher à se désillusionner), qui revêt un aspect tragique.
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Sens-dessous N°Réparer, paru le 27/09/2022

  • Quotidiens
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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Crimes de masse, justice et réparations À l’issue des conflits violents inter ou intra étatiques, caractéristiques du XXe siècle et, sous de nouvelles formes – terrorisme – du premier XXIe siècle, le concept de réparations a singulièrement évolué. La justice, quelle que soit sa forme y joue un rôle de plus en plus important; elle permet même un dépassement de la définition « classique » des réparations, celle qui portait essentiellement sur les indemnités de guerre.
• Peut-on parler de justice pour les Magdalen et leurs enfants Réparations en Irlande post-Catholique Entretien réalisé par Nadia Taïbi
• Manifester, se manifester L’entretien revient pour l’essentiel sur l’ouvrage co-écrit avec Olivier Fillieule (professeur de sociologie politique à l’Institut d’études politiques (IEP) de l’université de Lausanne) et publié aux éditions du Seuil en novembre 2020 : Politiques du désordre. La police des manifestations en France.
• Aider les femmes à se réparer Chirurgien humanitaire, Pierre Foldès a été pionnier dans la reconstruction du clitoris des femmes mutilées. Devant l’ampleur des violences faites aux femmes, il co-fonde en 2014, l’Institut Women-Safe, La spécificité de cet Institut est le concept de prise en charge holistique des violences, physiques et mentales, vécues par les femmes dans un même lieu.
• La quête du “non marqué ” Une lecture linguistique ne peut faire l’économie de la prise en compte de la dimension du point de vue politique dans la mesure où, si le langage féministe – dont l’écriture inclusive fait partie – peut être au service de la société égalitaire dans son ensemble, il est aussi le lieu d’une exclusion de l’approche de la communication pour toutes les catégories de la population qui n’ont pas les codes pour déchiffrer ce langage. C’est cette tension qui sera interrogée.
• Réparer la nature Créée en 2008, CDC Biodiversité est une filiale de la Caisse des dépôts et consignations dont l’objet est de concilier développement économique et préservation des écosystèmes. CDC Biodiversité agit pour ce faire en coopération avec des acteurs locaux – collectivités, entreprises, associations, agriculteurs etc. – dans le cadre de projets territoriaux destinés à protéger l’environnement.
• État de nature : entre visions sensualiste et belliqueuse L’état de nature sensualiste, porté par Hume et Smith, est un état de paix s’appuyant sur le caractère sympathique des individus. À l’inverse, l’état de nature théorisé par Hobbes est un état de guerre qui semble insister sur l’inclinaison des hommes à la cruauté et au désordre. Pour autant, nous pensons que l’absence de sympathie ne constitue pas une explication satisfaisante permettant de différencier ces deux visions. Au contraire, à partir d’exemples issus de fictions post-apocalyptiques, l’article montre que l’opposition entre états de nature sensualiste et hobbesien peut être expliquée par un certain contexte, de confiance ou de défiance, qui crée différentes normes de comportements et incite les individus à agir dans un sens selon une logique d’anticipations.
• Entretenir, réparer, augmenter Nous soutiendrons dans cet article qu’il existe une différence profonde de nature, et pas seulement de degré, entre les actions qui visent à l’entretien de la vie (« care ») ou à la réparation des hommes (« cure ») et celles qui se proposent d’augmenter le potentiel humain. Quand les deux premières cherchent à aider les humains tels qu’ils sont à mieux supporter les divers maux qui les accablent, la troisième vise à rendre possible l’émergence d’un homme nouveau, non pas réparé mais augmenté. Il faut cependant remarquer que ces trois approches partent paradoxalement du même constat: le caractère fondamentalement vulnérable de l’existence humaine.
• Le désir de réparation, sens et limites Réparer est un maître mot de notre époque. Tout doit désormais pouvoir être réparé, non seulement les choses mais aussi les sujets humains et leur histoire. Il faut réparer aussi bien la dégradation du corps que le trauma, l’offense que l’injustice, le paraître que l’être, le personnel et le collectif. La réparation devient un but de la justice, de la politique, de médecine et de la thérapeutique, et même des relations interpersonnelles qui engendrent leur part de heurts et de dommages. La réparation est forcément incomplète et bute contre un impossible. L’irréversibilité du temps condamne l’entreprise réparatrice. Il est impossible de revenir à l’« avant » endommagé. Mais alors pourquoi souhaitons-nous réparer?
• La littérature peut-elle consoler du monde ? Dans son ouvrage Réparer le monde. La littérature française au XXIe siècle. Alexandre Gefen interroge ce qu’il nomme le « paradigme thérapeutique ou clinique » de la littérature suivant lequel on demande « à l’écriture et à la lecture de réparer, renouer, ressouder, combler les failles des communauté contemporaines, de retisser l’histoire collective et personnelle, de suppléer les médiations disparues des institutions sociales et religieuses perçues comme obsolètes et déliquescentes à l’heure où l’individu est assigné à s’inventer soi-même. » C’est sur cet ouvrage et ce qu’il révèle de ce paradigme que nous avons souhaité revenir dans cet entretien.
• Écrire, c’est s’emparer du monde Dans les journaux des adolescents du passé et de l’actuel, nous rencontrons sans cesse déchirement et écorchement, expression et drame d’une expérience vécue au plus fort des tourments de l’adolescence. On y retrouve les phénomènes de flux et de reflux de l’affirmation et de la négation, l’oscillation de la coupure et du lien, mais aussi l’immensité des promesses et des incertitudes de cet âge. C’est-à-dire, ce moment de la vie où les contraires s’attirent et se repoussent, où s’exacerbent les désirs de vie et les désirs de mort. L’écriture d’un Journal participe du processus d’adolescence en tant que paradigme de la crise créative. Spécifique de la traversée de l’adolescence, il témoigne des inquiétudes et des déchirements de cette période de la vie, dans un vouloir créer pour devenir soi- même, à travers un mélange de volonté destructrice et de désir créateur.
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Sens-dessous N°Charme, paru le 31/03/2022

  • Quotidiens
Semestriel
SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• L’aveuglement des uns et le voile des autres Chalah Chafiq montre ici que le voile est un miroir d’enjeux et de conflits sociopolitiques qui transcendent les frontières de l’Iran et révèle les fondements totalitaires de l’islamisme comme organisation politique.
• L’emprise conjugale En mai 2020, Isabelle Rome publie l’essai Liberté, égalité, survie où elle fait retour sur son travail en tant que juge pénal et présidente de cour d’assises. Elle recueillait alors les paroles de femmes victimes de violences conjugales, et jugeait leurs assassins. L’entretien revient sur cette expérience
• Séductions olfactives : parfum et sexualité au XIXe siècle Les parfums s’inscrivent dans tous les registres du charme qui caractérise à la fois ce qui plaît et ce qui enchante suivant des moyens dont on ne comprend pas bien les ressorts. En effet, si l’on sait que les parfums et les odeurs ont une sorte d’emprise sur nous, les modalités de leur action restent souvent mystérieuses et peuvent faire l’objet de tous les fantasmes...
• L’affaire Demandols/Gaufridy (1610-1611) Deux livres récents sont consacrés à l’affaire de possession et de sorcellerie dite De- mandols / Gaufridy (1610-1611), patronymes des protagonistes principaux, une jeune religieuse ursuline marseillaise de noble extraction, Madeleine Demandols (ou de la Palud), et Louis Gaufridy, le curé de la paroisse des Accoules. Dans cette affaire, qui a suscité nombre d’écrits et sur laquelle il nous reste une très importante documentation judiciaire, à chaque page ou presque, il est question de « charme », entendu dans un sens, non d’abord directement de paroles et formules magiques, nous le verrons, mais d’objets maléficiés, par invocation des démons...
• Les dessous de la livraison de repas à domicile Les coursiers des plateformes numériques
• Le charme urbain, pour une écosophie sensible de la ville On parle pourtant du charme d un paysage, d’un quartier. De quel ressort provient-il lorsqu’il implique un lieu? Loin de se cantonner à une appréciation de la beauté, il peut correspondre à une attitude ou à un sentiment particulier, qui confère au lieu, l’objet charmeur, une qualité singulière, et en effet miroir, un attachement à ce lieu, « être sous le charme »...
• Le charme (discret) de la gentrification Le travail de Marie-Hélène Bacqué porte notamment sur les enjeux de participation citoyenne et des transformations des quartiers populaires en France et en Amérique du Nord. Nous revenons ici pour l’essentiel de nos analyses sur le livre qu’elle a présenté et cordonné en 2016 avec Éric Charmes « Mixité Sociale, et après ? » ...
• Sartre et l’expérience politique de Libération L’intellectuel incarne l’esprit critique dans les médias institués grâce auxquels il serait possible de réinterroger l’actualité et ce qu’on appelle « les questions de société ». À ce titre, son action prétend s’inscrire dans la lignée des interventions médiatiques de penseurs critiques des années 1960 et 1970. En nous arrêtant à un des jalons les plus foi- sonnants de cette histoire, l’expérience du journal Libération portée par Sartre au début des années soixante-dix, nous voudrions contester cette continuité...
• La conversion face aux charmes sensibles selon Plotin Le rapport aux charmes dont Plotin appelle à se détourner est très différent d’une religion des idoles à rejeter, tout comme la façon dont s’opère le retournement. Il pourrait être porteur des semences d’un autre rapport à la conversion que celui-ci a hérité de l’augustinisme...
• Le transfert: de la répétition à la transformation À la fois résistance et levier du changement, le transfert interroge le thérapeute et l’in- vite à se positionner singulièrement par rapport au patient. De Freud à François Roustang, de la psychanalyse à l’hypnothérapie, le transfert s’installe au cœur du processus psychothérapeutique et pose question...
• Autour de la naissance du charme ambigu des crooners américains. Une approche d’histoire culturelle
• La Jeunesse fasciste L’histoire de la jeunesse fasciste a été difficile et controversée avant d’aboutir à la naissance de l’Oeuvre Nationale Balilla. Dès le début du mouvement, plusieurs tentatives d’institutionnalisation ont eu lieu mais c’est seulement en 1926 que le Parti National Fasciste l’encadre officiellement. À travers cette expérience pédagogique unique en Europe, leur objectif était la création d’un homme nouveau fasciste.
• Un philtre pour Tristan et Iseut L’idée qu’un philtre magique pourrait rendre amoureux est courante dans nombre de mythologies et de vieilles légendes. Le mot philtre lui-même est d’origine grecque et dérive du verbe philein, « aimer » : un philtre est donc précisément « ce qui permet d’ai- mer »...
• “La part du rêve ” Les formules du charme sont d’abord des formules magiques, une incantation ou un chant (carmen). Magiques, en ce que le charme brise la légalité de l’ordinaire et de la nature, son cours et sa logique ; il surprend et suspend l’ordre de l’attendu, en faisant apparaître un autre ordre, surnaturel, écrit Baudelaire. Dangereux, à n’en pas douter (la magicienne Circé chez Homère)...
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Sens-dessous N°Oubli, paru le 09/09/2021

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Semestriel
SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Garance Le Caisne : Retour sur l’Opération César « Au printemps 2014, quand un éditeur me propose de partir à la recherche de César, c’est une évidence. L’homme, un ancien photographe militaire syrien a exfiltré des preuves de crimes contre l’humanité comme personne n’a jamais osé le faire ». C’est en ces termes que Garance Le Caisne ouvre son livre: Opération César. Nous nous inter- rogeons ici sur ce qui reste aujourd’hui, en 2021, de cette opération...
• Khmers contre Khmers: Jean-Louis Margolin Penser les massacres perpétrés par les Khmers rouges
• Les mineur(e)s, la justice et l’oubli Comme les individus ou comme les ordinateurs, l’institution judiciaire dispose d’une mémoire. Elle peut donc se souvenir mais aussi oublier. Cette mémoire a un nom, c’est le casier judiciaire. Comment a fonctionné et comment fonctionne cette mémoire à l’é- gard des mineur(e)s ? Quelles données garde-t-elle selon les époques ? Quelles sont celles qu’elle a effacées et celles qu’elle efface ? Qui peut ou a pu aller fouiller dans cette mémoire?
• L’oubli peut-il être réparateur? Si réparation par l’oubli il devait y avoir, elle ne serait point retour à la situation ini- tiale, comme si rien ne s’était passé. La réparation laisse toujours une part d’irrépara- ble qui est la marque du temps. Que la dette soit en partie levée ne signifie pas que les traces soient effacées sur le visage du temps...
• Comment donner à voir le Goulag ? On sait tous à quel point les images des camps filmées à la fin de la Seconde guerre mondiale par les troupes soviétiques, américaines ou britanniques ont participé à la prise de conscience de l’horreur de la Shoah et du système concentrationnaire mis en place par le IIIe Reich. En ce qui concerne le Goulag, l’absence de toute image filmée étrangère explique en grande partie la “non-visiblité” des camps soviétiques. En outre, le cinéma de fiction a presque totalement délaissé le thème du Goulag...
• Kristian Feigelson Images filmiques des camps: entre mémoire et oubli.
• Nietzsche : par-delà la mémoire et l’oubli L’instant zéro, entraînant éternellement son propre retour, n’est plus moment du temps, mais totalité du temps. Aussi paradoxal que nous apparaisse le commencement d’un temps sans commencement, la nouvelle temporalité dans laquelle Nietzsche a pénétré un beau jour d’août 1881 est celle d’un éternel commencement...
• L’écosophie, programme de lutte contre l’oubli Les diverses crises contemporaines, climatique, sociétale, sanitaire que nous traversons interpellent notre responsabilité collective. Mais ces crises entremêlées et qui s’exacer- bent entre elles ne révèlent-elles pas avant tout une forme d oubli, non pas comme une simple défaillance de notre mémoire mais comme une négligence ou indifférence, qui nous caractérisent individuellement et collectivement?
• Lemberg et ses environs Lecture croisée de Daniel Mendelsohn, Philippe Sands et Stefan Zweig
• La mémoire, un espace à agencer À partir d’un commentaire et d’une lecture philosophique de L’Art de la Mémoire de Frances A. Yates, nous entreprenons de définir les causes qui expliquent que l’activité psychologique de remémoration a été historiquement conçue comme activité de spa- tialisation, de localisation et d’agencement.
• De Mnemosyne à Memoria Conception et personnification de la mémoire chez les Grecs et les Romains
• J. Hatzfeld Écrire la guerre. Mémoire, récit et oubli
• Le passant du sans oubli Dans les romans de Modiano, il est question d’amours perdues, de vue comme de cœur. La vie les fait brusquement ressurgir, ou la mémoire, si improbable dans ses logiques parallèles et sa puissance d’occultation. L’écrivain brasse les calendriers, dé- ploie des histoires à rebours des années passées, s’affole de recherches et d’enquêtes qui consistent tantôt à remonter le fil des décennies, tantôt à laisser jouer la laisse du temps...
• Guerril’héros Je profite de chacun de mes passages en Espagne pour mener l’enquête. Je fouille le panorama, à travers le décor j’interroge des pans du passé. Tourisme de la mémoire et voyage au cœur de l’oubli. Je m’efforce à faire revivre ce que l’Histoire elle-même a ef- facé.
• Playlist Il est des outsiders dans le rock et la pop, des artistes au tempérament trop excessif pour rentrer dans les cases. Et quand on pensait les avoir oubliés, ils reviennent par une porte dérobée. Ainsi, le retour de Sparks en 2021 par le biais de la bande originale d’« Annette », le nouveau film de Leos Carax...
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Sens-dessous N°Trouble, paru le 02/06/2021

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Marion Guémas Maintenir l’ordre. De quel État notre police est-elle le nom?
• La crise sociale des “gilets jaunes ”, révélateur des troubles. Le local et le global Le déclencheur du mouvement des « gilets jaunes » en France, en novembre 2018, a été la proposition du gouvernement d’une taxe carbone. Ceux dont la survie dépendait de la voiture pour se rendre au travail, sortent dans la rue: « Nous réclamons les moyens de bien faire notre travail ». « Nous sommes le peuple! Le peuple devrait contrôler les notes de frais parlementaires ». « Les patrons c’est nous! » « Nous payons les parlementaires! » Le mot d’ordre est lancé: « La France d’en bas » manifeste contre « La France d’en haut ». Progressivement la confrontation sera évoquée en termes de crise et de rupture entre le peuple et les dirigeants.
• Rendre à chacun le sien Le trouble perturbe, désoriente, inquiète. Il s’adresse tout aussi bien au liquide qui perd toute propriété de limpidité, qu’à une agitation relevant d’un phénomène de foule. Cependant, la signification du trouble conserve une propriété générale et monosémique. Il y a trouble lorsqu’un fait quelconque interrompt le cours habituel des choses, celui que l’on peut dès lors nommer l’ordre commun.
• La divergence de récits sur une période de troubles L’exemple historiographique de la guerre d’Algérie
• Ambivalences et désastres Dans la relation mère-fille en Guadeloupe
• Idées et attitudes En lisant récemment Le Deuxième Sexe, j’ai eu assez vite l’intuition de me retrouver – comme un grand nombre de lecteurs avant moi, j’imagine – devant un livre événement 1. Cette intuition était due à un certain regret de ne pas l’avoir ouvert bien avant, à une certitude subjective qui s’est précisée tout au long de la lecture, à un sentiment d’injustice provoqué par la place trop réduite que le débat contemporain réserve à ce texte, à une forme de nécessité très singulière qui sort ce livre du petit périmètre de la confirmation narcissique en rendant possible la création joyeuse d’un « nous », et enfin à une « envie perpétuelle de citation », selon la formule de Barthes, dans la mesure où j’ai éprouvé la tentation de recopier quasiment toutes les pages .
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Sens-dessous N°Végétal, paru le 02/10/2020

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Jardins d’esclaves/jardins bourgeois dans les zones sacrifiées des Amériques Bien que leurs statuts juridique soient différents, biens meubles ou individus ayant une existence juridique, les Africains réduits en esclavage dans les plantations américaines et les migrants de Jackson Heights (aujourd’hui pendant la crise de la Covid19) sont morts pour la bonne marche des affaires; la moitié du million de « travailleurs essentiels » à New York est constituée d’étrangers dont la plupart sont en situation irrégulière.
• L’arbre mutant Président de l’association « A.R.B.R.E.S. » (Arbres Remarquables, Bilan, Recherche, Etudes et Sauvegarde) Georges Feterman milite pour des recherches en profondeur, biologiques, historiques ou folkloriques, sur les arbres remarquables en donnant appui et aide à tous ceux souhaitant en sauver. Depuis une vingtaine d’années, il recense et photographie les sujets les plus remarquables du patrimoine naturel français en raison de leurs proportions, histoires ou raretés.
• Greenwashing ou écoblanchiment Cadrer la communication environnementale
• Végétal/Animal: l’inévitable conversation Quelles conversations avec les plantes peuvent aujourd’hui avoir la majorité des cochons et des ruminants? Dans les productions animales, enfermés, privés de la moindre autonomie alimentaire, condamnés à une alimentation aussi répétitive que leurs journées, les vaches, les chèvres, les brebis, les cochons... n’ont plus aucun lien avec leur monde propre.
• Sociabilités végétales ? D’un renversement métaphysique du sens des lieux De nombreuses découvertes ont été faites sur l’intelligence des plantes et leur capacité à communiquer. Ces recherches ont suscité relativement peu de réactions chez les philosophes hors d’un cercle très restreint. L’idée d’un esprit des plantes ne suscitant le plus souvent que la moquerie ou l’indifférence, voire l’agacement, par exemple celui de celles et ceux qui ont contribué à la structuration du champ nouveau de l’éthique animale.
• Penser le végétal par le paysage Les grandes villes se lancent dans des programmes de plantation d’arbres dans un contexte à long terme de changement climatique... et à court terme d’élections municipales. Ces stratégies qui ne se limitent pas à la plantation d’arbres proposent un verdissement généralisé qui stimule le marketing territorial et exacerbe la compétition métropolitaine.
• Peut-on penser l’individu à l’aune du végétal ? Les frontières entre les végétaux et les animaux impliquent une certaine imperméabilité dans les domaines de recherche dans lesquels ils sont utilisés, ou, à tout le moins, certains pans de la biologie assument volontiers de considérer que les végétaux ne constituent pas véritablement des organismes-modèles à partir desquels il serait pertinent de fonder leurs hypothèses, théories...
• Végéter Chaque cri d’alarme environnemental met en avant les animaux en voie de disparition, abeilles, ours blanc, koala, chacun ambassadeur d’un désastre à venir : la sixième extinction des espèces ne sonne plus comme une surprise. Mais il semble que le monde végétal fasse bien moins l’objet de nos préoccupations, qu’il n’ait pas encore trouvé son emblème...
• Simone Weil : penser le réel et revenir aux limites La leçon du Goulag n’est certes pas celle d’un retour au monastère. Il ne s’agit pas de renoncer à l’aménagement du milieu pour se tourner vers la prière. Cependant, s’ouvre la possibilité d’une éthique nouvelle où être humain est se rendre aux limites du monde, de la nature, de l’animal et de l’homme.
• Le végétal ou la traversée du visible Il faut réunir ce qui est habituellement séparé, et considérer la nature comme un tissu de différences, comme un entrelacement de visages qui s’entre-expriment toujours différemment, comme autant de notes de musiques qui reflètent la symphonie entière de la vie, tout en la modifiant constamment. L’interdépendance polyphonique des milieux animaux exprime tout à la fois l’insertion, l’entre-appartenance, la différenciation de l’animal et du végétal, dans une réversion de la relation d’auto-dépendance des végétaux.
• Un regard relationnel sur le monde, la Nature et un jardin Faisant le constat de l’omniprésence du paradigme relationnel dans les sciences sociales aussi bien que dans les sciences du vivant, cet article investigue les domaines de la biologie, de l’économie et du paysage à l’aune de cette réalité actante bien qu’invisible, postulant ainsi la nature relationnelle du monde. Notre rapport sensible au règne du vivant est également abordé. En effet, nous sommes actuellement dans une crise de la relation à la Nature, or cette relation est vitale et donc nécessaire à l’existence et à l’épanouissement des humains. L’article propose aussi l’analyse d’un jardin partagé en permaculture comme manifestation d’une forme de design relationnel, entendue comme mode de conception centré sur la relation.
• Photographier, occuper le monde Sur les franges de l’art, à la lisière du reportage social, Bruno Serralongue crée des séries photographiques dont les sujets embrassent le réel contemporain. À l’instar de ses photographies, les noms de ses séries évoquent des mémoires de luttes sociales. Dans la lignée du documentaire, l’œuvre de Bruno Serralongue engendre ainsi une distance critique par rapport aux processus de production et lieux de diffusion habituellement consacrés. C’est notamment vrai pour les photographies réalisées pendant les sorties des naturalistes en lutte sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes entre 2014 et 2018.
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Sens-dessous N°Parler, paru le 18/03/2020

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SENS-DESSOUS sollicite les acteurs de la vie intellectuelle, universitaire associative ou politique dans les domaines dits « des sciences humaines », de la philosophie jusqu’à l’esthétique.
Elle a pour ambition de faire émerger– à travers des réflexions théoriques, des points de vue singuliers, entretiens ou témoignages à propos de l’actualité – ce que nous appelons le « dessous ». Le « dessous » définit la complexité des expériences intellectuelles ou existentielles vécues, régulièrement évacuée par les discours consensuels ou la recherche d’une vérité d’un seul tenant.Sommaire• Qu’est-ce que veut dire Donald Trump quand il parle (si mal) ? Le président américain a fait éclater les conventions de la parole politique. Quand on écoute Donald Trump on a l’impression de tout comprendre mais comme le rappelle Bérangère Viennot le traducteur ne traduit pas simplement des mots mais une pensée...
• Propagande : entre l’intérêt de la pratique et les limites de la notion Il n’est pas rare d’affirmer qu’un gouvernement, une armée ou un groupe hors-la-loi fait de la propagande, ceci afin de le discréditer. En effet, nul ne veut reconnaître ouvertement qu’il utilise un tel mode de communication. Pourquoi la propagande est-elle une pratique inavouable mais nécessaire ? En quoi se distingue-t-elle des autres techniques de persuasion ?
• L’impossible victoire contre le complotisme La théorie du complot revêt partout le même mécanisme : un fait établi, par la majorité des historiens, des journalistes ou des chroniqueurs est remis en cause par une théorie présen- tant toutes les apparences de véracité et, surtout, se donnant une cohérence rationnelle ca- pable de parer toute critique..
• Les conjugants On oublie trop souvent au profit des populismes les plus inquiétants que l’Europe est ce lieu privilégié, où depuis trois décennies se réalise une Europe nouvelle avec Erasmus créée en 1987!
• Les voix volées : traduction et appropriation culturelle Montréal — Hochelaga, Ville-Marie, Montreal... —, à la croisée des affluents du grand fleuve Saint-Laurent, est riche des différentes cultures qui s’y sont superposées? Et qui doi- vent maintenant apprendre à cohabiter, collaborer. Me voici donc perchée sur les épaules de géants, bien à l’abri dans les immuables couloirs de l’institution universitaire, et pourtant déterminée à remettre en question mes privilèges, car le sol de l’Amérique sous mes pieds, qu’on appelle aussi l’île de la Tortue, a été dérobé à d’autres il y a quatre cents ans, comme on dérobe sans cesse aux dominés de la terre leur voix, leur force et leur confiance...
• Le coût à l’assaut du travail Le discours du coût du travail est dans l’air du temps. Sa présence ad nauseam ignore son contexte d’origine. Mais, est ce suffisant pour éclairer la portée intégrale du coût du travail ? En faisant confondre le tout avec la partie, on occulte totalement le coût représenté par le travail pour de très nombreux salariés. Le projet idéologique qui se cache derrière la ritour- nelle du coût du travail, est celui d’un prêt à penser, destiné à dénoncer le bien-fondé de la construction sociale du salaire.
• Du monde flottant : esquisse d’une pratique et vagabondage La parole s’efforce d’exprimer la vie vers laquelle elle tend, mais elle se déchire inexorable- ment d’elle ; elle s’institue comme instance primitive de représentation mais, se déployant comme parole, tient à distance ce dont elle parle. Fait structural originaire, l’entrée dans la séparation fonde la parole...
• De la perception à la perceptude La souffrance psychique est souvent associée à une perception étroite, intense et répétée d’un événement traumatique. Le plus souvent, cette sensation entraîne chez le patient une incapacité à vivre pleinement sa vie. En hypnothérapie, François Roustang a développé ce qu’il a appelé la perceptude : une expérience perceptive globale, non segmentée et hiérar- chisée, qui permet de replacer la personne au centre de son corps redevenu vivant.
• Voisinage de Marcel Marionneau Tout le monde à la Roche sur Yon a eu un jour ou l’autre l’œil intrigué par la maison de Marcel Marionneau... Il habitait intensément cette demeure et ses environs vendéens. Mar- cel est mort le 8 novembre dernier à l’âge de 76 ans
• Le garçon boucher était un enfant de cœur De 1988 à 1997, Pierre Favre a été le chanteur des Garçons bouchers, groupe mythique de la scène alternative du rock français. Depuis 2001, il est devenu l’une des chevilles ouvrières du Secours catholique et a remonté un groupe punk !
• Lesbiaines et Lesbiennes À Nikos Davveta
• Extension des zones d’impact Déjà un papier, sur Parler... J’aurais mieux aimé un enregistrement sonore, un monologue proféré, un dialogue articulé, voire une performance orale, ou un chœur alterné, un chant, une ode, un opéra, paroles, musique, danse sur scène. Du parler, avec la voix orale de la bouche qui parle ! Mais un papier, un article !
• La diffusion du rap : conventionnalisme et originalité dialectale en Italie, en général, et à Naples, en particulier Depuis l’époque de transition du jazz vers les formes électro-amplifiées des années 1940 et d’avènement financier du rock en 1950, on peut dire que le reste (ce qui suit et se poursuit depuis cette époque) est affaire de politique et de business, avec la cohorte des labellisations contre-culturelles, protestataires, sociétales, underground, rituellement érigées par opposi- tion à un passé forcément décevant, « récupéré », « impur », « commercial », et considéré, dans un discours assez convenu, comme trop formaté par le marché des industries cultu- relles...
• Le street activisme en Égypte Occuper un espace public est un acte qui transgresse les dynamiques quotidiennes de l’es- pace imposées par l’autorité. Quand l’écriture accompagne cet acte rebelle, un langage uni- versel apparaît aux yeux du lecteur ou du spectateur. L’espace occupé et son écriture sem- blent réaliser un rituel qui contredit la politique du quotidien, qui désobéit par un langage poétique militant et collectif. Notamment dans les Occupys depuis 2011, un processus de mythification resurgit dans l’écriture anonyme de l’espace.
• Playlist Le rap est aujourd’hui la musique la plus populaire et commercialement viable pratique- ment partout dans le monde. C’est le cas aux Etats-Unis, berceau du genre et aussi en France, où le rap a littéralement phagocyté la chanson et où la plupart des jeunes n’écoutent que ça (les quatorze titres les plus vendus en France en 2019 sont rangés dans la catégorie « musiques urbaines », on peut alors considérer que le rap a tout bonnement remplacé la variété).
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