Louis Hémon

Louis Hémon

Louis Hémon
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Louis Hémon en 1911
Nom de naissance Louis Prosper Félix Hémon
Naissance
Brest, Drapeau de la France France
Décès (à 32 ans)
Chapleau, Drapeau du Canada Canada
Activité principale
Romancier
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Roman

Œuvres principales

Maria Chapdelaine

Wikipedia
Louis Hémon
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Louis Hémon en 1911
Nom de naissance Louis Prosper Félix Hémon
Naissance 12 octobre 1880
Brest, Drapeau de la France France
Décès 8 juillet 1913 (à 32 ans)
Chapleau, Drapeau du Canada Canada
Activité principale
Romancier
Auteur
Langue d’écriture Français
Genres
Roman

Œuvres principales

Maria Chapdelaine

Louis Hémon est un écrivain français, né à Brest, le 12 octobre 1880 et mort dans un accident à Chapleau (Ontario), le 8 juillet 1913, à l'âge de 32 ans. Il doit sa célébrité à son principal roman Maria Chapdelaine écrit en 1912-1913 alors qu'il séjournait au Québec et publié après sa mort, d'abord en feuilleton au début de 1914 à Paris, puis en volume au Québec en 1916, avant la version définitive qui parut aux éditions Grasset en 1921. Ce roman a connu un immense succès commercial et Louis Hémon reste l'écrivain emblématique du Canada français par son évocation mythique des humbles paysans défricheurs du début du XXe siècle et de la terre québécoise. Il est d'ailleurs très régulièrement intégré à la liste des écrivains canadiens français, mais un peu abusivement puisqu'il a vécu moins de deux ans au Canada, d'octobre 1911 à juillet 1913.

Biographie

[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse

[modifier | modifier le code]

Né en Bretagne dans une famille de l'élite républicaine, Louis Hémon est le dernier enfant, après Félix et Marie, de Louise, née Le Breton, et de Félix Hémon. Le père, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de lettres classiques, est un ardent républicain qui a distribué sous le manteau des poèmes des Châtiments et correspondu avec Victor Hugo. Le professeur Hémon se fait remarquer par l'Académie française qui lui décerne en 1878 son Prix annuel d'éloquence pour son Éloge de Buffon. En 1882, Félix Hémon, muté à Paris, quitte sa Bretagne natale ; Louis est alors âgé de deux ans, il va donc passer son enfance et sa jeunesse à Paris.

De son père, professeur devenu pendant un an chef de cabinet d'Armand Fallières au ministère de l'Instruction publique, puis inspecteur général, qui écrit un Cours de littérature, le fils hérite un goût littéraire certain. Le jeune Louis apprécie et lit Hugo, comme son père, mais également des auteurs contemporains tels Verlaine, Maupassant et Kipling. Amateur de sport, il pratique la course à pied, le rugby, le canoë, la natation et la boxe. Ses études au Lycée Montaigne (1887-1893) et à Louis-le-Grand (1893-1897) ne le passionnent pas et il décrira plus tard cette période de sa vie dans un autoportrait publié à la une du quotidien sportif Le Vélo : « jeunesse terne – dix ans d'externat dans un lycée noir – études sans éclat – toute combativité disparaît devant la lente oppression du thème grec ». Tout en menant des études de droit à la Sorbonne, il apprend l'annamite (vietnamien) avec l'espoir de partir un jour en Extrême-Orient. Après l'obtention de sa licence en 1901, il s'acquitte de son service militaire à Chartres, étape qui lui déplaît tout autant que ses études. Il ne suit pas les traces de son frère aîné, officier de marine, qui meurt subitement en 1902 d'une typhoïde foudroyante à son retour de Cochinchine. Admis au concours de l'administration coloniale mais affecté en Algérie alors que l'Extrême-Orient l'attirait, Louis Hémon décide alors de partir pour Londres, en 1903, renonçant ainsi au concours et à une carrière diplomatique, au grand dam de sa famille.

Ses années londoniennes : 1903-1911

[modifier | modifier le code]

Du chroniqueur sportif à l'écrivain

[modifier | modifier le code]

Dans la capitale britannique où il est attaché commercial pour les peintures Ripolin[1], il se découvre écrivain grâce au sport. En effet, son entrée en littérature se fait par les journaux sportifs, en particulier Le Vélo dans lequel est publié, le 1er janvier 1904 son texte « La Rivière », classé premier au concours de nouvelles organisé par le quotidien. Dès cette date, il devient correspondant du Vélo à Londres et publie régulièrement des chroniques sportives ainsi que des récits. Sous le chroniqueur sportif perce l'écrivain. Pour assurer sa subsistance, il exerce divers travaux alimentaires qui ne l'intéressent pas spécialement mais qui lui permettent d'observer les êtres croisés au cours de ses déambulations lorsqu'il est représentant de commerce, ou les collègues fréquentés dans les bureaux. Ce qui compte désormais pour lui, c'est d'écrire.

Rapidement, Louis Hémon déborde du cadre sportif et ses nouvelles s'ancrent dans la capitale anglaise dont il donne à voir la misère, en observateur sensible du quartier pauvre qu'est l'East End. Au cours de l'année 1906, il remporte deux nouveaux prix avec les nouvelles intitulées « La Conquête » et « La Foire aux vérités ». En 1907, il travaille à une nouvelle plus longue, « Lizzie Blakeston », qui sera publiée en feuilleton, du 3 au 8 mars 1908, dans le journal parisien Le Temps. Cette nouvelle assez sombre, qui montre un écrivain parvenu à la maturité, met en scène « le triomphe éphémère puis le drame cruel d'une jeune danseuse londonienne qui, après avoir gagné un concours d'amateurs, ne peut accepter de mener une vie minable dans une corderie. Convaincue de l'inégalité de la lutte et de l'injustice des hommes, désespérée, parce qu'on avait détruit son rêve d'une existence supérieure, elle se jette à l'eau[2]. »

Durant l'année 1908, il écrit un premier roman, Colin-Maillard, qu'il envoie au journal Le Temps, mais sans réussir à le faire publier. L'ouvrage met en scène Mike O'Brady, un jeune héros « qui rêve, un instant, de changer l'ordre du monde et des choses [...] devient révolutionnaire et passe à l'action en tuant le patron d'une serveuse, humiliée et oppressée[2] ».

À la fin de 1909, il écrit Battling Malone, pugiliste, dans lequel il raconte « la montée fulgurante d'un jeune boxeur, Patrick Malone, à qui on prédit un bel avenir », mais qui est défait par le grand champion français de l'époque[2]. Hémon ne réussit toutefois pas à faire publier ce roman, pas plus que le précédent ou le suivant.

Sans se décourager, il écrit en 1911 Monsieur Ripois et la Némésis, qui raconte l'existence d'un minable exilé français employé dans une grande firme londonienne. Ce dernier ne rêve que de vivre le plus possible d'expériences amoureuses, qu'il accumule avec cynisme, jusqu'à ce que sa rencontre avec Ella lui fasse connaître une vibration nouvelle. Quand celle-ci lui annonce qu'elle est enceinte de lui, il la quitte pour une riche héritière. Un nouvel échec amoureux, mais professionnel aussi, le fait revenir à Ella; mais il apprend alors qu'elle est morte dans un accident. Ripois rentre en France, voué à l'amertume de vivre son premier véritable amour pour une morte. D'où le titre du livre, dont René Clément fera un de ses meilleurs films, sur des dialogues de Raymond Queneau.

Vie amoureuse et départ pour le Canada

[modifier | modifier le code]

Comme le note Aurélien Boivin, « Le caractère de Monsieur Ripois ressemble étrangement à celui de Hémon qui vient de connaître une aventure amoureuse à Londres. En Monsieur Ripois, le don juan raté, Louis Hémon, le timide, s'est projeté pour revivre avec remords son aventure avec Lydia O'Kelly qu'il a abandonnée lui aussi après la naissance d'une fille[2]. » En 1908, Louis Hémon avait en effet eu une liaison avec une jeune femme d'origine irlandaise, Lydia O'Kelly qui avait tout fait pour le séduire, selon la sœur de cette dernière. Le jeune homme est resté très discret sur sa vie avec Lydia au point de ne pas annoncer à sa famille la naissance de sa fille Lydia Kathleen, le 12 avril 1909, estimant que sa famille aurait été incapable de comprendre une relation aussi peu convenable. Lorsqu'il déclare la naissance de l'enfant, il fait une fausse déclaration de mariage pour protéger Lydia[n 1]. Lydia O'Kelly manifeste des troubles mentaux graves et doit être internée peu après la naissance de sa fille. Louis Hémon confie l'enfant à la sœur de sa compagne, madame Phillips. Mais Lydia ne guérit pas et restera à l'asile de Hanwell jusqu'à la fin de sa vie.

Après huit années passées à Londres où il a le sentiment de n'arriver à rien, Louis Hémon décide de partir pour le Canada. Il quitte Liverpool le 12 octobre 1911, à bord du Virginian, à destination de Québec où il arrive six jours plus tard[3]. Il laisse à Londres sa fille alors âgée de deux ans, sans savoir qu'il ne reverra plus ni la mère, ni l'enfant.

Ses années québécoises

[modifier | modifier le code]

Après un séjour à Québec, il débarque à Montréal et gagne sa vie comme commis dans une compagnie d'assurance, tout en écrivant quelques articles sur le Canada à l'intention du public français.

Le 15 juin 1912, il quitte Montréal et se met en route vers le Saguenay–Lac-Saint-Jean, région de pionniers encore assez sauvage dont lui avait parlé un prêtre lors de la traversée. Il séjourne d'abord à La Tuque, puis à Roberval sur le lac Saint-Jean dont il projette de faire le tour à pied (plus de 100 km) mais à Péribonka il rencontre Samuel Bédard qui l'engage comme ouvrier agricole. Il travaille sur la ferme jusqu'au mois d'août, puis comme chaîneur pour une société d'arpenteurs au nord du lac Saint-Jean. Il apparait comme un être étrange aux yeux de la population de cette petite localité, acceptant de travailler pour rien, parlant peu, toujours un carnet à la main, n'assistant pas à la messe comme tout le village mais attendant la sortie des paroissiens devant l'église. Il quitte Péribonka et les Bédard le 28 décembre 1912 et s'installe sur l'autre côté du lac, à Saint-Gédéon, où il rédige une première version de Maria Chapdelaine dont il a fixé sur son carnet les grandes lignes[3].

Au début d'avril 1913, de retour à Montréal, il travaille comme traducteur pour l'entreprise Lewis Brothers Limited, tout en dactylographiant en double copie son roman sur une machine de son employeur, que ce dernier lui permet d'utiliser en dehors des heures de bureau[3]. Le 26 juin, il expédie une copie du manuscrit à sa sœur et une autre au journal Le Temps, qui le publiera intégralement en 21 épisodes quotidiens, entre le 27 janvier et le 19 février 1914[4].

Le 28 juin, il quitte Montréal en direction de l'Ouest canadien où il envisage de faire les moissons. Le 8 juillet 1913, il arrive à Chapleau, où il est happé avec son compagnon d'équipée australien par une locomotive du Canadien National. L'accident reste encore difficilement explicable.

Le succès posthume

[modifier | modifier le code]

Le roman Maria Chapdelaine est publié entre le 27 janvier et le 23 février 1914, en feuilleton, dans Le Temps. Il n'attire guère l'attention. En 1916, une version légèrement expurgée est publiée à Montréal, grâce aux efforts de Louvigny de Montigny et du père de Louis Hémon, avec une subvention du gouvernement du Québec. Elle est accompagnée d'illustrations de Suzor-Côté.

En 1921, une nouvelle édition du jeune éditeur Grasset fait connaître le roman du public. Le succès commercial est considérable, atteignant près d'un million d'exemplaires. Ce succès entraîne la publication des autres romans de Hémon : Colin-Maillard (1924) et Battling Malone (1926).

En revanche, Monsieur Ripois et la Némésis ne sera publié qu'en 1950, sans doute pour préserver l'image de « jeune homme de bonne famille » qu'on avait faite à Louis Hémon. De manière générale, son image fut récupérée pour ne pas dire détournée par sa famille avec la création d'un Louis Hémon officiel, à l'opposé du Louis Hémon réel. Il est ainsi présenté comme le symbole des bonnes traditions alors qu'il était en rupture avec ses origines bourgeoises ; catholique alors qu'il ne pratiquait pas ; amoureux de la terre bretonne qu'il ne connaît quasiment pas et d'une France qu'il a fuie. Il fut aussi associé à son père, une des figures dominantes de la culture officielle française de cette époque. Sa fille Lydie-Kathleen fut adoptée par la sœur de Louis Hémon, gardienne de la mémoire officielle de son frère. La réalité de sa petite enfance (l'abandon par son père et l'internement de sa mère) lui sera cachée.

250px-H%C3%A9mon_-_Maria_Chapdelaine%2C_1916%2C_illustration_page_247.pngHémon - Maria Chapdelaine, 1916, illustration page 247

Maria Chapdelaine a connu de multiples éditions (250 à ce jour) et a été traduit dans plusieurs langues. Il a inspiré plusieurs illustrateurs: Suzor-Côté, Alexandre Alexeïeff , Clarence Gagnon, Thoreau MacDonald, Jean Lébédeff, Fernand Labelle,... Il a été adapté quatre fois au cinéma :

  • Julien Duvivier en 1934 avec Jean Gabin et Madeleine Renaud
  • Marc Allégret en 1950 dans une libre interprétation de l'œuvre
  • Gilles Carle en 1983 avec Carole Laure.
  • Sébastien Pilote en 2021 avec Sara Montpetit dans le rôle-titre.

Le roman a aussi été transformé en BD, en pièce de théâtre, en roman illustré, en radio-roman, en série télévisée. Le village de Péribonka s'est doté d'un musée à la mémoire de l'auteur en 1938.

Bref, Maria Chapdelaine est devenu un mythe littéraire pour les Canadiens français. Pour les Canadiens français, il illustre la lutte pour leur survivance nationale, mais leur rappelle aussi la France de l'Ancien régime, celle fondée sur la terre, la famille nombreuse, la religion catholique et les traditions.

Le succès du roman a sans doute relégué dans l'ombre d'autres oeuvres de Louis Hémon, tel ses nouvelles, seuls textes publiés de son vivant. Hémon en tira une certaine reconnaissance, bien que postérité lui refusa la gloire. Pierre-Marc Orlan plaçait pourtant Lizzie Blakeston « parmi les meilleures nouvelles de la littérature française ». Paru en 2013, chez Libretto, le recueil intitulé Le dernier soir sort heureusement de l'oubli des textes d'une belle tenue littéraire.

Hémon puise aux mêmes thèmes que Maupassant : l'eau (« La Rivière »), la nuit (« Le Dernier Soir »), l'angoisse (« La Peur »), et il s'intéresse comme lui aux miséreux, aux exclus de la société en France comme à Londres, mais avec plus de compassion. Surtout, il invente un genre : la nouvelle sportive, et prend le parti des perdants (« La Défaite »), des malchanceux, des ratés. Sa prose élégante, si elle se ressent aussi de l'influence de ses devanciers, est pourtant celle d'un vrai tempérament qui oscille entre réalisme et lyrisme, entre indignation et humour.

Hommage

[modifier | modifier le code]

France

[modifier | modifier le code]

Louis Hémon a donné son nom à un établissement scolaire de Bretagne, le collège public de Pleyben (29).

Canada et Québec

[modifier | modifier le code]

Un musée érigé à Péribonka depuis 1938 lui est dédié[5].

Depuis 1996, une commission scolaire régionale porte son nom dans le nord de la région du Lac-Saint-Jean[6].

Le ministère de la Culture et des Communications du Québec a désigné Louis Hémon « personnage historique » le 4 juillet 2013[7].

La rue Louis-Hémon a été nommée en son honneur en 1973 dans l'ancienne ville de Sainte-Foy, maintenant présente dans la ville de Québec.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
Œuvres de Louis Hémon
  • Maria Chapdelaine, 1914, feuilleton dans le quotidien Le Temps; ouvrage de librairie en 1916, édition montréalaise, en 1921 édition parisienne. Maria Chapdelaine
  • La Belle que voilà, 1923.
  • Colin-Maillard, 1924.
  • Battling Malone, pugiliste, 1926.
  • Monsieur Ripois et la Némésis, 1950.
  • Lettres à sa famille, préface de Nicole Deschamps, 1968.
  • Récits sportifs, préface d'Aurélien Boivin, 1982.
  • Itinéraire de Liverpool à Québec, préface de Lydia-Louis Hémon et Gilbert Lévesque, 1985.
  • Nouvelles londoniennes, préface de Chantal Bouchard, 1991.
  • Écrits sur le Québec, préface de Chantal Bouchard, 1993.
  • Œuvres complètes tome I 1990, tome II 1993, tome III 1995, préface d'Aurélien Boivin.
  • Au pied de la Lettre Louis Hémon, chroniqueur sportif, 2003, préface de Geneviève Chovrelat.
  • "Cartes et lettres inédites", recueillies et présentées par Pierre E. Richard. Nîmes 2013
  • Le Dernier Soir, 2013, recueil de nouvelles, préface de Geneviève Chovrelat.
Ouvrages critiques sur l'œuvre de Louis Hémon
  • Aurélien Boivin, « À la découverte de Louis Hémon », Québec français, no 39,‎ 1980 (lire en ligne)
  • Marie Le Franc, "A Péribonka avec les Chapdelaine", Bretagne n°112, novembre-décembre 1933
  • Louvigny de Montigny, La Revanche de Maria Chapdelaine, Montréal, 1937.
  • Claude Schmitt, Nemesis, Matulu, "Le dossier du mois", N° 25, 1973.
  • Alfred Ayotte, Victor Tremblay, L'Aventure Louis Hémon, Montréal, 1974.
  • Nicole Deschamps, Raymonde Héroux, Normand Villeneuve, Le mythe de Maria Chapdelaine, Montréal, 1980.
  • Gilbert Lévesque, Louis Hémon, aventurier ou philosophe? Montréal, 1980.
  • Colloque Louis Hémon, Quimper, 1986.
  • Mathieu-Robert Sauvé, Louis Hémon. Le fou du lac, Montréal, XYZ éditeur, 2000, 183 p.
  • Vigh Àrpàd, L'Écriture Maria Chapelaine Le style de Louis Hémon et l'explication des québécismes, Québec, 2002.
  • Geneviève Chovrelat, Louis Hémon La Vie à écrire, Louvain et Paris, 2003.
  • Paul Bleton et Mario Poirier, Le vagabond stoïque, Montréal, 2004.

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Notes

[modifier | modifier le code]
  1. Tout comme Maupassant, son écrivain français de référence, Hémon ne veut pas se marier. Son refus du mariage a été si fort qu'après sa mort, sa sœur Marie avait cru qu'il était l'auteur de la nouvelle « In the Pride of Youth », qui était en fait de Kipling, son écrivain anglais préféré, et qu'il avait traduite. Cette nouvelle, qui raconte un mariage désastreux, a été publiée sous le titre « Dans l'orgueil de son âge » en 1923, à titre posthume.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Télé 7 jours, n° 666 du 27 janvier 1973, page 78, article de Paulette Durieux intitulé « Le succès vint trop tard à Louis Hémon : il était mort », avec témoignage de sa fille Lydia Hémon, vivant à Quimper.
  2. a b c et d Boivin 1980, p. 58.
  3. a b et c Boivin 1980, p. 59.
  4. La publication en feuilleton de Maria Chapdelaine
  5. Musée de Péribonka
  6. Gazette officielle du Québec
  7. Ministère de la Culture et des Communications, « Hémon, Louis », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le 13 juillet 2013)

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Ressource relative à plusieurs domainesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Répertoire du patrimoine culturel du Québec
  • Ressource relative à la littératureVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Infocentre littéraire des écrivains
  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • IMDb
  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistesVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • Britannica
    • Brockhaus
    • Dictionnaire biographique du Canada
    • Enciclopedia italiana
    • Gran Enciclopèdia Catalana
    • Internetowa encyklopedia PWN
    • Nationalencyklopedin
    • Store norske leksikon
    • Treccani
  • Notices d'autoritéVoir et modifier les données sur Wikidata :
    • VIAF
    • ISNI
    • BnF (données)
    • IdRef
    • LCCN
    • GND
    • Italie
    • Japon
    • CiNii
    • Belgique
    • Pays-Bas
    • Pologne
    • Israël
    • NUKAT
    • Suède
    • Vatican
    • Australie
    • Norvège
    • WorldCat
  • Musée Louis-Hémon
  • L'Encyclopédie de l'Agora
  • Fonds Louis-Hémon, fonds d'archives conservé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
  • [PDF] Maria Chapdelaineaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Maria Chapdelaine(illustré par Clarence Gagnon) aux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Colin-Maillardaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Battling Malone, pugilisteaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Monsieur Ripois et la Némésisaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Contes et nouvellesaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • [PDF] Écrits sur le Québecaux éditions de La Bibliothèque électronique du Québec
  • Louis Hémon sur Wiki-Brest
  • icône décorative Portail de la littérature française
  • icône décorative Portail de Brest et de sa région
  • icône décorative Portail du Québec

A consulter en ligne

Affiche du document Maria Chapdelaine

Maria Chapdelaine

Louis Hémon

2h31min30

  • Divers
  • Livre epub
  • Livre lcp
  • Livre mobi
202 pages. Temps de lecture estimé 2h31min.
Louis Hémon (1880-1913) "Ite missa est. La porte de l’église de Péribonka s’ouvrit et les hommes commencèrent à sortir. Un instant plus tôt elle avait paru désolée, cette église, juchée au bord du chemin sur la berge haute au-dessus de la rivière Péribonka, dont la nappe glacée et couverte de neige était toute pareille à une plaine. La neige gisait épaisse sur le chemin aussi, et sur les champs, car le soleil d’avril n’envoyait entre les nuages gris que quelques rayons sans chaleur et les grandes pluies de printemps n’étaient pas encore venues. Toute cette blancheur froide, la petitesse de l’église de bois et des quelques maisons, de bois également, espacées le long du chemin, la lisière sombre de la forêt, si proche qu’elle semblait une menace, tout parlait d’une vie dure dans un pays austère. Mais voici que les hommes et les jeunes gens franchirent la porte de l’église, s’assemblèrent en groupes sur le large perron, et les salutations joviales, les appels moqueurs lancés d’un groupe à l’autre, l’entrecroisement constant des propos sérieux ou gais témoignèrent de suite que ces hommes appartenaient à une race pétrie d’invincible allégresse et que rien ne peut empêcher de rire." Maria Chapdelaine vit, entourée de sa famille, sur la rive nord du lac Saint-Jean (Québec). Elle aime François Paradis un bûcheron épris de liberté ; mais deux autres garçons la courtisent : Lorenzo Surprenant qui est parti aux Etats Unis vivre le rêve américain et Eutrope Gagnon, un colon amoureux de la terre. Quel sera le choix de Maria : la liberté, l'inconnu ou la résignation ?
Accès libre
Affiche du document Monsieur Ripois et la Némésis

Monsieur Ripois et la Némésis

Louis Hémon

4h06min00

  • Classiques
  • Livre epub
  • Livre lcp
  • Livre mobi
328 pages. Temps de lecture estimé 4h06min.
Louis Hémon (1880-1913) "M. Ripois franchit le seuil du restaurant du Littoral, les mains à fond dans ses poches, un cigare entre les dents et s’arrêta quelques instants sur le trottoir. Dans Cambridge Circus les voitures tournoyaient comme un vol de goélands, traversant la place pour s’enfoncer dans Charing Cross Road ou dans Shaftesbury Avenue, en longues courbes rapides et faciles comme des coups d’ailes. Leur défilé incessant s’accompagnait d’une grande clameur égale faite du ronflement des moteurs et du bruit crépitant des pneus sur le sol, ressac monotone, que les appels de trompe et les hurlements des sirènes perçaient comme des cris. Il n’y avait pas de ciel. Les regards levés n’allaient pas plus loin qu’une voûte indéfinie, sans couleur, qui pouvait être un manteau de brume, ou l’obscurité de la nuit, ou le vide d’un éther sans étoiles. Mais, au niveau du sol, l’atmosphère était presque libre de brouillard, et les mille lumières formaient sur les places et les rues une couche de clarté dans laquelle le trafic humain se mouvait avec assurance. Au-dessus de cette couche illuminée collée à la terre, le reste du monde s’oubliait dans la nuit. D’un geste sec du petit doigt M. Ripois fit tomber la cendre de son cigare et traversa la chaussée nonchalamment. Devant la marquise du Palace, cabs et voitures de maîtres s’arrêtaient à la file, dégorgeant des hommes en habit et des femmes décolletées enveloppées de manteaux ou d’écharpes. Les portières se refermaient derrière eux en claquant ; ils traversaient le terre-plein posément, sans hâte, et montaient les marches du perron en hôtes attendus. Des passants s’étaient arrêtés et faisaient la haie, respectueux ; leurs regards se posaient sur les toilettes, sur les fourrures, ou bien sur les cous nus et les figures poudrées. Mi-déférents, mi-curieux, ils se donnaient le spectacle gratuit de leurs maîtres allant à leurs plaisirs, et les maîtres semblaient leur reconnaître tacitement le droit d’admirer et les ignoraient complaisamment." Monsieur Ripois est un français expatrié à Londres. Il mène une petite vie tranquille entre son travail de traducteur et le plaisir de séduire les femmes dans les rues. Mais monsieur Ripois perd sa place ; alors la Némésis, la colère divine, commence à le poursuivre...
Accès libre
Affiche du document Colin-maillard

Colin-maillard

Louis Hémon

2h29min15

  • Classiques
  • Livre epub
  • Livre lcp
  • Livre mobi
199 pages. Temps de lecture estimé 2h29min.
Louis Hémon (1880-1913) "Le contremaître avait dit : « Vous trouverez facilement un logement, ce n’est pas ce qui manque par ici ! » et Mike O’Brady s’en allait au hasard des rues, guettant les pancartes aux fenêtres. Le contremaître avait raison ; elles ne manquaient pas. Certaines étaient en carton, imprimées en caractères gras ; d’autres n’étaient que des demi-feuilles de papier à lettre à bon marché, sur lesquelles une main malhabile avait grimpé et dégringolé d’une ligne à l’autre, arrondissant les lettres à grand-peine, s’y reprenant à plusieurs fois pour les jambages, faisant dans les coins des souillures de doigts ; mais les annonces ne variaient guère. C’étaient : « Logement pour célibataire » – « Logement bon marché » – « Logement non meublé ». « Logement pour célibataire » et parfois quand le perron était d’une propreté inutile et qu’il y avait des rideaux aux fenêtres : « Logement pour célibataire respectable ». Ces dernières, Mike les regardait sans s’arrêter, passant avec un grognement de dérision. « Respectable » ! Heuh ! Il voyait cela d’ici. Un logeur onctueux qui ne tolérerait pas qu’on rentrât tard le soir, et passerait ses dimanches à suer dans ses vêtements de drap sombre au-dessus d’un livre de piété ; une logeuse qui vous forcerait à porter des chaussons dans la maison et qui vanterait sans cesse la tempérance d’un air insultant. Non ! ce n’était pas cela qu’il fallait à Mike O’Brady. Il pouvait se résigner à être respectable, mais ne voulait pas en porter l’écriteau. D’autres pancartes l’attiraient, parce qu’elles répétaient l’inscription coutumière en hébreu ; il retrouvait chaque fois son étonnement primitif de voir ces signes surprenants s’étaler le long d’une rue britannique, sur les façades des petites maisons de plâtre gris, et il s’immobilisait un instant devant les portes entrebâillées, s’attendant à voir surgir dans les couloirs une gent curieuse, vêtue d’oripeaux éclatants. Il n’avait encore rien vu qui ressemblât tout à fait à ceci, et il sentait donc qu’il avait bien fait de s’expatrier, même s’il n’avait eu comme raison principale d’éviter le petit malentendu avec la police de Dublin." Mike O'Brady est un Irlandais à Londres. Il vit de petits boulots mais il vit. Il se laisse guider par le hasard, peut-être le destin, et, comme au jeu de colin-maillard, Mike avance aveuglément et souvent trébuche...
Accès libre
Affiche du document Maria Chapdelaine

Maria Chapdelaine

Louis Hémon

45min00

  • Divers
  • Livre epub
  • Livre lcp
  • Livre mobi
60 pages. Temps de lecture estimé 45min.
Maria Chapdelaine Louis Hémon Texte intégral. Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire. Maria Chapdelaine est un roman rédigé par l'écrivain français Louis Hémon, alors résident au Québec qui raconte la vie d'une famille qui tente de s'établir en milieu rural. Maria a dix-huit ans et vit sur une terre de colonisation au Lac Saint-Jean. Trois hommes la courtisent, trois destins s'offrent à Maria : François Paradis, Loranzo Surprenant et Eutrope Gagnon. Le premier est un bucheron épris de liberté, le second est citadin aux États-Unis et le troisième est, comme le père de Maria, un colon. La mort de la mère de Maria, les qualités qu'on lui trouve, oriente Maria vers un rôle semblable. Le roman le plus célèbre, encore à ce jour, du Canada français, a été victime de son succès. Insistant sur ce côté « roman de la terre », il a été considéré parfois comme un modèle si parfait du genre que l'on a pu y voir un pastiche inégalé de la littérature « terroiriste » du Québec. Le pastiche dépasserait si largement ses modèles qu'il aurait pris valeur universelle. Comme la mort l'emporte au moment où il quitte le Québec, et avant même de publier en volume son roman, paru en feuilleton à Paris, en 1913, Louis Hémon ignore le grand intérêt que suscite son roman. Source : Wikipédia Retrouvez l'ensemble de nos collections sur http://www.culturecommune.com/
Accès libre

...

x Cacher la playlist

Commandes > x
     

Aucune piste en cours de lecture

 

 

--|--
--|--
Activer/Désactiver le son