Emel Mathlouthi en concert lors du festival du bout du monde 2012.
Informations générales
Naissance
|
11 janvier 1982 (43 ans) Tunis, Tunisie |
Nationalité
|
tunisienne |
Genre musical
|
Musiques du monde Trip hop Musique électronique |
Instruments
|
Guitare |
Années actives
|
Depuis 2005 |
Labels
|
Partisan Records Little Human Records PIAS |
Site officiel
|
emelmathlouthi.com |
modifier 
Emel Mathlouthi (arabe : آمال المثلوثي), aussi connue sous le nom d'Emel, née le 11 janvier 1982 à Tunis[1], est une chanteuse, auteure-compositrice et productrice de musique tunisienne. Elle se fait connaître en 2011 avec le titre Kelmti Horra (signifiant en français « Ma parole est libre »).
Elle vit depuis entre son pays d'origine, la France et les États-Unis. En 2020, la vidéo de sa chanson Holm est vue plusieurs millions de fois en l'espace de quelques mois.
Biographie
[modifier | modifier le code]
Originaire de Tunis où elle est née en 1982, elle découvre la musique des chanteurs protestataires arabes, Cheikh Imam et Marcel Khalifé, vers l'âge de vingt ans et découvre en même temps le répertoire de la chanteuse folk américaine Joan Baez : « J'avais trouvé quelque chose de plus fort que la simple contestation ; une musique qui paraissait douce mais qui ne l'était pas [...] Habituellement, dans la musique protestataire, ce sont les mots qui sont importants mais je souhaitais aussi composer et travailler l'orchestration »[2].
En 2006, Emel Mathlouthi est finaliste de la première édition du prix RMC Moyen-Orient[3].
Lors d'un rassemblement dans le cadre de la révolution tunisienne de 2011, elle chante a cappella Kelmti Horra, dont le titre signifie en arabe « Ma parole est libre »[4]. La vidéo de sa prestation devient virale et est diffusée sur tous les médias[5]. Elle reste sur place pour une série de concerts. Par la suite, elle soutient la lutte depuis la France.

Emel Mathlouthi lors du Festival du bout du monde en 2012.
En janvier 2012, elle publie son premier album studio, Kelmti Horra. En mars 2013, elle sort une nouvelle chanson intitulée Ma Katlou Had, signifiant en arabe « Personne ne l'a tué », en hommage à l'opposant politique Chokri Belaïd assassiné le 6 février de la même année.
Le 19 septembre 2013, elle participe au premier concert de femmes solistes donné à l'opéra de Téhéran depuis la Révolution iranienne de 1979. Elle apparaît dans le documentaire No Land's Song tourné à cette occasion par le réalisateur iranien Ayat Najafi[6], sorti en 2014.
Le 11 décembre 2015, elle est invitée à chanter à Oslo lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix décerné au quartet du dialogue national tunisien[7].
En 2017, la chanteuse tunisienne, égérie de la révolution, est écartée de la programmation du Festival international de Carthage, après des mois de travail autour d'une œuvre originale. Sous la pression du public et des médias, elle réintègre la liste des artistes et se produit le 12 août, accompagnée d'un joueur de ney, de percussionnistes tunisiens et d'un orchestre symphonique français, dont une partie des musiciens sont issus de l'Orchestre Debout, formé lors du mouvement Nuit debout qui prend place en France dès mars 2016[8].
La même année, elle publie son second album, Ensen. Pour ce projet, elle s'entoure de l'ingénieur du son et compositeur islandais Valgeir Sigurðsson, dont les précédents travaux ont accompagné les musiciens Björk et Sigur Rós. Elle se tourne alors encore plus vers les musiques électroniques et fusionne les genres[8]. Everywhere We Looked Was Burning sorti en 2019 est un disque entièrement chanté en anglais.
Au printemps 2020, alors qu'elle séjourne dans sa maison d'enfance à Tunis, elle enregistre seule les bases d'un double album The Tunis Diaries, depuis la terrasse qui surplombe la ville, avec comme arrangements premiers juste la guitare acoustique et la voix, effectuant ainsi un retour aux sources[4],[9]. The Tunis Diaries comporte deux parties, l'une intitulée « jour » (Day) et l'autre « nuit » (Night)[10]. Le premier disque inclut des chansons d'Emel dans des versions épurées chantées en partie en arabe tunisien et en anglais, dont le titre inédit Holm qui a été visionné plus de 3,5 millions de fois sur YouTube fin janvier 2021, sept mois après avoir été mis en ligne[5]. Le deuxième disque comporte des reprises de chansons de Leonard Cohen, David Bowie et Jeff Buckley[4],[5]. Lors de la promotion du disque à Paris, elle enregistre une version d'un titre de Siouxsie and the Banshees pour France Télévisions[11].
En septembre 2021, elle collabore avec le producteur de musique électronique Vitalic pour un concert au théâtre du Châtelet à Paris ; les deux artistes créent une musique autour de la poésie de Ghada al-Samman pour la sixième saison des soirées Variations. L'évènement est capté par la chaîne Culturebox[12].
Son premier album studio, Kelmti Horra, est réédité dix ans plus tard, en juin 2022, avec une parution en vinyle[13].
En avril 2024, elle publie l'album MRA qui signifie « femme » en dialecte tunisien[14] : MRA paraît en CD et vinyle en France, il comporte les titres NAR et Souty (My Voice)[15]. Elle y cultive une approche multilingue et multi-stylistique, en mariant les genres musicaux[16]. Elle entreprend en 2024 une tournée mondiale avec notamment plusieurs dates en France[17].
Discographie
[modifier | modifier le code]
Albums studio
[modifier | modifier le code]
- Houdou'on (Calm)
- Ma Lkit (Not Found)
- Dhalem (Tyrant)
- Stranger
- Ya Tounes Ya Meskina (Poor Tunisia)
- Ethnia Twila (the Road is Long)
- Kelmti Horra (My Word is Free)
- Dfina (Burrial)
- Hinama (When)
- Yezzi (Enough)
- À L'infini (bonus track)
- Libertà (bonus track)
- 14 janvier (bonus track)
- Instant
- Ensen Dhaif
- Layem
- Kaddesh
- Lost
- Thamlaton
- Princess Melancholy
- Sallem
- Khayef
- Shkun Ena
- Fi Kolli Yawmen (bonus track)
- Rescuer
- Footsteps
- Womb
- Walkers of the Wind
- Merrouh
- This Place
- A Quiet Home
- Ana Wayek
- Khayef
- Does Anybody Sleep
- Everywhere We Looked Was Burning
Disque 1
- Holm
- Ma Lkit
- Fi Kolli Yawmen
- Libertà
- Princess Melancholy
- Merrouh
- Dhalem
- Everywhere We Looked Was Burning
- Sallem
Disque 2 (reprises)
- Something in the Way (Nirvana)
- The Man Who Sold the World (David Bowie)
- Sabbath Bloody Sabbath (Black Sabbath)
- Every You Every Me (Placebo)
- One of Us Cannot Be Wrong (Leonard Cohen)
- Frühling in Paris (Rammstein)
- Aerials (System Of A Down)
- New Year's Prayer (Jeff Buckley)
- War Child (The Cranberries)
- Massive Will
- Nar
- L'amour
- Lose My Mind
- Souty
- Mazel
- Tmannit
- I'll Leave
- IDHA
- Pride
- Rise
- Nar II
Album de remixes
[modifier | modifier le code]
- Braibtek (Mettani Rework)
- Ensen Dhaif (Cubenx Rework)
- Kaddesh (Ash Koosha Rework)
- Thamlaton (Karim Attoumane Rework)
- Sallem (Free the Robots Rework)
- Shkun Ena (Pandhora Rework)
- Layem (Muudra Rework)
- Fi Kolli Yawmn (Victoria + Jean Rework)
- Thamlaton (Agf / Delay Rework)
Album live
[modifier | modifier le code]
- Rescuer (Live)
- This Place (Live)
- Ana Wayek (Live)
- Merrouh (Live)
- Footsteps (Live)
- Lost (Live)
- Ensen Dhaif (Live)
- Ma Lkit (Live)
- Thamlaton (Live)
- Everywhere We Looked Was Burning (Live)
Notes et références
[modifier | modifier le code]
- ↑ « Emel Mathlouthi », sur TV5 Monde (consulté le 13 janvier 2016).
- ↑ (en) Suze Olbrich, « Emel Mathlouthi: ‘It's important to be out there as a creative woman from a Muslim culture' », The Guardian, 24 février 2017 (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le 28 janvier 2021).
- ↑ « Biographie de Emel Mathlouthi », sur concerts.fr (consulté le 13 janvier 2016).
- ↑ a b et c Pierre Hemme, « Un lieu, une rencontre : le Tunis d'Emel Mathlouthi », Le Monde, 10 mars 2021 (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le 11 mars 2021).
- ↑ a b et c Frédérique Briard, « La Tunisie, toit du monde de la chanteuse Emel Mathlouthi », Marianne, 26 janvier 2021 (ISSN 1275-7500, lire en ligne, consulté le 26 janvier 2021).
- ↑ Corinne Renou-Nativel, « No Land's Song révèle les voix des femmes iraniennes », La Croix, 16 mars 2016 (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le 16 mars 2016).
- ↑ « En vidéo : Amel Mathlouthi lors du concert du prix Nobel », sur tuniscope.com, 12 décembre 2015 (consulté le 13 janvier 2016).
- ↑ a et b Charline Lecarpentier, « Emel Mathlouthi : la voix est libre », Libération, 16 août 2017 (ISSN 0335-1793, lire en ligne, consulté le 18 août 2017).
- ↑ (en) Bob Boilen, « Emel: Tiny Desk (Home) Concert », sur npr.org, 17 janvier 2021 (consulté le 23 janvier 2021).
- ↑ (en) Madison Bloom, « Emel Mathlouthi Announces Double Album », sur pitchfork.com, 9 septembre 2020 (consulté le 23 janvier 2021).
- ↑ [vidéo] « Emel - Rhapsody (Siouxsie and the Banshees) - Reprise », sur YouTube, 23 décembre 2020.
- ↑ « Variations #6 : Vitalic & Emel jouent Ghada Al-Samman », sur fip.fr, 24 novembre 2021 (consulté le 29 novembre 2021).
- ↑ Haithem Haouel, « Dreaming d’Emel Mathlouthi au Théâtre municipal de Tunis : retour sur scène », La Presse de Tunisie, 3 octobre 2022 (ISSN 0330-9991, lire en ligne, consulté le 11 juin 2024).
- ↑ « MRA, le nouvel album 100 % féminin et féministe d'Emel Mathlouthi », sur rfi.fr, 19 avril 2024 (consulté le 2 mai 2024).
- ↑ (en) Adriane Pontecorvo, « Emel Keeps her electropop revolton strong on MRA'’ », sur popmatters.com, PopMatters, 23 avril 2024 (consulté le 2 mai 2024).
- ↑ (en) « Emel Mathlouthi's MRA: A Rallying Cry for Female Empowerment MRA'’ », sur cairoscene.com, 22 avril 2024 (consulté le 2 mai 2024).
- ↑ (en) « Emel - tour », sur emelmathlouthi.com (consulté le 2 mai 2024).
Liens externes
[modifier | modifier le code]
Sur les autres projets Wikimedia :
- Emel Mathlouthi, sur Wikimedia Commons
Portail de la musique
Portail de la Tunisie