Jean Vautrin

Jean Vautrin

Jean Vautrin
Nom de naissance Jean Herman
Naissance
Pagny-sur-Moselle
Décès (à 82 ans)
Gradignan
Activité principale
écrivain, réalisateur, scénariste, photographe, dessinateur, critique de cinéma
Distinctions
prix des Deux Magots (1984)
prix Goncourt (1989)
prix du roman populiste (1994)
prix Louis-Guilloux (1998)
César du meilleur scénario (1982) pour Garde à vue
prix Mystère de la critique (1980)
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Auteur
Langue d’écriture français
Genres
roman, roman policier, roman d'aventures, nouvelle

Œuvres principales

  • Bloody Mary (1979)
  • La Vie ripolin (1987)
  • Les Aventures de Boro, reporter photographe (suite romanesque commencée en 1987)
  • Un grand pas vers le bon Dieu (1989)
Wikipedia
Jean Vautrin
Nom de naissance Jean Herman
Naissance 17 mai 1933
Pagny-sur-Moselle
Décès 16 juin 2015 (à 82 ans)
Gradignan
Activité principale
écrivain, réalisateur, scénariste, photographe, dessinateur, critique de cinéma
Distinctions
prix des Deux Magots (1984)
prix Goncourt (1989)
prix du roman populiste (1994)
prix Louis-Guilloux (1998)
César du meilleur scénario (1982) pour Garde à vue
prix Mystère de la critique (1980)
Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.
Auteur
Langue d’écriture français
Genres
roman, roman policier, roman d'aventures, nouvelle

Œuvres principales

  • Bloody Mary (1979)
  • La Vie ripolin (1987)
  • Les Aventures de Boro, reporter photographe (suite romanesque commencée en 1987)
  • Un grand pas vers le bon Dieu (1989)

Jean Herman, dit Jean Vautrin, est un écrivain, réalisateur, scénariste et dialoguiste français, né le 17 mai 1933 à Pagny-sur-Moselle et mort le 16 juin 2015 à Gradignan[1]. Il exerce durant plusieurs années dans le cinéma sous son nom d'état-civil avant d'opter pour son nom de plume en littérature.

Biographie

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Après des études de lettres à Auxerre, Jean Herman est reçu premier au concours de l’IDHEC. Il fait ensuite son service militaire de 1959 à 1961 au Service cinématographique des armées, au fort d'Ivry.

Alors lecteur de littérature française à l’université de Bombay, il est assistant réalisateur de Roberto Rossellini sur Inde, terre mère. De retour en France, il réalise cinq longs métrages pour le cinéma, dont le film policier Adieu l'ami, interprété par Alain Delon et Charles Bronson ou Jeff ainsi que plusieurs téléfilms.

Il s'éloigne de la réalisation au milieu des années 1970 pour se consacrer à l'écriture.

Ayant déjà acquis une certaine notoriété en tant que Jean Herman au cinéma, il adopte le nom de plume de Jean Vautrin lors de son entrée en littérature. À bulletins rouges, son premier roman, est publié en 1973 dans la collection « Série noire ». Il gagne en notoriété comme auteur de roman policier au cours des années 1970, avec des œuvres comme Billy-Ze-Kick ou Bloody Mary, tout en continuant par ailleurs à écrire sous son nom d'état-civil des scénarios pour le cinéma.

En 1987, avec l'écrivain Dan Franck, il crée un personnage de reporter photographe au grand cœur surnommé Boro (le modèle en est Robert Capa), dont les aventures, situées dans les années 1930, courent sur la série de romans intitulée Les Aventures de Boro, reporter photographe.

Il s'éloigne du polar et du roman d'aventures avec des œuvres comme Patchwork, qui obtient le prix des Deux Magots, et La Vie Ripolin. Un grand pas vers le bon Dieu lui vaut, en 1989, la consécration du prix Goncourt. En 1998, il reçoit le prix Louis-Guilloux pour l'ensemble de son œuvre.

En octobre 2010, il est l'un des invités d'honneur du salon Lire en Poche[2].

Engagement politique

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En 2012, il soutient Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'élection présidentielle[3].

Vie privée

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Il épouse en 1963 l'actrice Anne Doat[4]. Ils ont un fils autiste et Jean Vautrin fait don de son prix Goncourt en 1989 pour aider au financement du foyer Oriane de Barjols[5], lequel accueille des personnes atteintes d'autisme, dont son propre fils[réf. nécessaire].

Distinctions

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  • Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres Chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres.

Hommages et postérité

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250px-Inauguration_mediath%C3%A8que_J.V_Gradignan.jpgInauguration de la médiathèque de Gradignan le 10 octobre 2015. 250px-Inauguration_mediatheque_Jean_Vautrin_%C3%A0_St_Symphorien.JPGInauguration de la médiathèque Jean-Vautrin à Saint-Symphorien.

Le 11 janvier 2014 est inaugurée dans la commune de Saint-Symphorien une médiathèque à laquelle est donné le nom de Jean Vautrin.

L'année suivante, le 10 octobre 2015, lors du salon Lire en Poche à Gradignan, la médiathèque de la commune reçoit le nom de Jean Vautrin en présence de son épouse et de membres de sa famille, du maire de la ville, de nombreuses personnalités régionales et de l'ensemble de l'équipe de la médiathèque.

Sa famille fait don de ses archives personnelles à la ville de Gradignan en 2016[6] afin que la médiathèque puisse traiter, inventorier et faire vivre sa mémoire et son œuvre. Le fonds, qui porte son nom, est en cours de traitement et sera, la tâche finalisée, disponible à la consultation. Le fonds Jean Vautrin contient des manuscrits, des scénarios, de la correspondance, des tableaux et dessins ainsi que divers meubles et objets.

Œuvre littéraire

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Romans

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  • 1973 : À bulletins rouges (Gallimard)
  • 1974 : Billy-ze-Kick (Gallimard) — adapté au cinéma par Gérard Mordillat en 1985
  • 1977 : Mister Love (Denoël)
  • 1979 : Typhon gazoline (Jean Goujon)
  • 1979 : Bloody Mary (Mazarine) — adapté en bande dessinée par Jean Teulé en 1983
  • 1980 : Groom : crime-journal d'un enfant du siècle (Mazarine)
  • 1982 : Canicule (Mazarine) — adapté au cinéma par Yves Boisset en 1984 ; adapté en bande dessinée par Baru en 2013[7]
  • 1986 : La Vie Ripolin (Mazarine)
  • 1989 : Un grand pas vers le bon Dieu (Grasset) — prix Goncourt
  • 1994 : Symphonie Grabuge (Grasset) — prix du Roman populiste
  • 1997 : Le Roi des ordures (Fayard)
  • 1997 : Un monsieur bien mis (Fayard)
  • 1999 : Le Cri du peuple (Grasset) — adapté en bande dessinée par Tardi en 2001
  • 2001 : L'Homme qui assassinait sa vie (Fayard)
  • 2002 : Le Journal de Louise B. (Robert Laffont)
  • 2004 : Quatre Soldats français 1 Adieu la vie, adieu l’amour (Robert Laffont)
  • 2004 : Quatre Soldats français 2 La Femme au gant rouge (Robert Laffont)
  • 2009 : Quatre Soldats français 3 La Grande Zigouille (Robert Laffont)
  • 2012 : Quatre Soldats français 4 Les Années Faribole (Robert Laffont)
  • 2014 : Gipsy blues (Allary)

Série Les Aventures de Boro, reporter photographe coécrite avec Dan Franck

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  • 1987 : La Dame de Berlin (Fayard)
  • 1990 : Le Temps des cerises (Fayard)
  • 1994 : Les Noces de Guernica (Fayard)
  • 1996 : Mademoiselle Chat (Fayard)
  • 2000 : Boro s’en va-t-en guerre (Fayard)
  • 2005 : Cher Boro (Fayard)
  • 2007 : La Fête à Boro (Fayard)
  • 2009 : La Dame de Jérusalem (Fayard)
  • 2022 : Boro, Est-Ouest (Fayard)

Nouvelles

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  • 1983 : Patchwork : enfants-crimes et désespoirs (Mazarine) — prix des Deux Magots 1984
  • 1985 : Baby boom (Mazarine) — prix Goncourt de la nouvelle 1986
  • 1989 : Dix-huit tentatives pour devenir un saint (Payot)
  • 1992 : Courage, chacun (Julliard)
  • 2005 : Si on s’aimait ? (Fayard)
  • 2008 : Maîtresse Kristal et autres bris de guerre (Fayard)

Romans graphiques et bandes dessinées

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  • 2004 : New York, 100ème rue Est (Six Pieds sous Terre), texte de Jean Vautrin, dessins de Baru
  • 2007 : En attendant l'eau chaude (Flammarion), texte, dessins et photographies de Jean Vautrin
  • 2013 : Le Pogo aux yeux rouges (Sarbacane)[8], texte de Jean Vautrin, dessins d'Eugénie Lavenant
  • 2015 : Baby boom (La Boîte à Bulles), texte de Jean Vautrin d'après sa nouvelle, dessins d'Eugénie Lavenant

Livres photographiques

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  • 1985 : Crime-Club (La Manufacture), photographies de Gérard Rondeau, texte de Jean Vautrin
  • 1996 : Jamais comme avant (Cercle d'Art), photographies de Robert Doisneau, texte de Jean Vautrin
  • 1999 : J'ai fait un beau voyage : photo-journal, 1955-1958 (Cercle d'Art), photographies et texte de Jean Vautrin
  • 2003 : Sabine Weiss (La Martinière), photographies de Sabine Weiss, texte de Jean Vautrin

Textes divers

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  • 2009 : La Vie Badaboum, récit (Fayard)
  • 2010 : Docteur Herman et Mister Vautrin : entretiens avec Noël Simsolo (Écriture)

Filmographie

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Réalisateur

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  • 1958 : Voyage en Boscavie, court métrage coréalisé avec Claude Choublier — prix Émile-Cohl 1958
  • 1960 : Actua-Tilt, court métrage de 11 min[9]
  • 1961 : La Quille, court métrage de 15 min — prix du jury au festival de Venise
  • 1961 : Les Guerriers, long métrage inachevé sorti en 1963 en court métrage sous le titre Les Fusils
  • 1962 : Twist Parade, court métrage de 6 min — prix du meilleur documentaire au festival d'Oberhausen 1963
  • 1962 : Le Chemin de la mauvaise route, documentaire de 58 min sur un couple de blousons noirs[10]
  • 1967 : Le Dimanche de la vie
  • 1968 : Adieu l'ami
  • 1969 : Jeff
  • 1971 : La Belle Garce et le Truand (Popsy Pop)
  • 1972 : L'Œuf
  • 1975 : Les Grands Détectives (TV), deux épisodes : Un rendez-vous dans les ténèbres et Monsieur Lecoq
  • 1975 : Les Peupliers de la Prétentaine (TV)

Assistant réalisateur

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  • 1959 : Inde, terre mère (ভারত: মাতৃ ভূমি, India: Matri Bhumi) de Roberto Rossellini
  • 1961 : Paris nous appartient de Jacques Rivette
  • 1962 : Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse (The Four Horsemen of the Apocalypse) de Vincente Minnelli
  • 1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Ken Annakin

Scénariste

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  • 1976 : Le Grand Escogriffe de Claude Pinoteau
  • 1979 : Flic ou Voyou de Georges Lautner
  • 1980 : Le Guignolo de Georges Lautner
  • 1980 : L'Entourloupe de Gérard Pirès
  • 1981 : Garde à vue de Claude Miller
  • 1983 : Le Marginal de Jacques Deray
  • 1984 : Rue barbare de Gilles Béhat
  • 1984 : Canicule d'Yves Boisset
  • 1985 : Urgence de Gilles Béhat
  • 1986 : Bleu comme l'enfer d'Yves Boisset
  • 1987 : Charlie Dingo de Gilles Béhat
  • 2012 : L'Été des Lip de Dominique Ladoge (TV)

Prix

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  • 1980 : Prix Mystère de la critique pour Bloody Mary[11]
  • 1982 : César du meilleur scénario pour Garde à vue
  • 1989 : Prix Goncourt
  • 2002 : Alph'Art du public au festival d'Angoulême pour Le Cri du peuple, t. 1 (avec Jacques Tardi)[12]

Références

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  1. Rédaction, « Le romancier Jean Vautrin est mort », Le Figaro,‎ 16 juin 2015 (lire en ligne, consulté le 10 août 2020).
  2. « Lire en poche 2011 », sur France Inter (franceinter.fr), 13 septembre 2011.
  3. « Ils et elles votent Front de gauche », sur humanite.fr, 18 octobre 2011.
  4. « Jean Herman », whoswho.fr.
  5. « La poésie jusqu'aux limites du langage à Barjols, dans le Var », sur Agence régionale du livre Provence-Alpes-Côte d'azur, 1er septembre 2009 (consulté le 8 janvier 2022).
  6. « Médiathèque Jean Vautrin de Gradignan - Fonds Vautrin », sur lamediathequedegradignan.fr (consulté le 5 juin 2021).
  7. Baru - Canicule - Jean Vautrin - Casterman BD.
  8. Frédéric Bosser, « Le Pogo aux yeux rouges : l'arroseur arrosé », DBD, no 70,‎ février 2013, p. 67.
  9. Notice sur forumdesimages.fr.
  10. Sorti avec le titre Bon pour la vie civile, le film est censuré et ressort en 1963 amputé de onze minutes sous le titre actuel. Montage Nadine Trintignant, commentaire Jean-Louis Trintignant.
  11. Palmarès prix Mystère de la critique.
  12. Thierry Groensteen et collectif, Primé à Angoulême : 30 ans de bande dessinée à travers le palmarès du festival, Éditions de l'An 2, 2003 (ISBN 2-84856-003-7)

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) Peter Sharratt, « Vautrin, Jean (b. 1933) », notice du The New Oxford Companion to Literature in French (ISBN 9780191735004), lire en ligne.
  • Michel Audiard-Jean Herman/Vautrin, scénarios édités, présentés et annotés par Thibaut Bruttin, Actes Sud/Institut Lumière, 2023 (ISBN 978-2330183004)

Presse

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  • Patrick Tardit « Jean Vautrin vers le bon Dieu », Le Républicain lorrain n° 1249, 17 juin 2015, p. 7 (ISSN 0397-0639).
  • Jean Vautrin sur lexpress.fr.

Liens externes

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Affiche du document Gipsy Blues

Gipsy Blues

Jean Vautrin

2h10min30

  • Romans et nouvelles
  • Livre epub
  • Livre lcp
174 pages. Temps de lecture estimé 2h10min.
" J'étais pourtant un bon candidat au bonheur. J'étais dégourdi. Toujours aux avant-postes. Au grand bal de la vie je me suis servi presto. J'ai écouté le rossignol à la nuit tombée, capté l'odeur du vent, fouillé les braises du passé. Je voulais tout ce que je ne voyais pas venir, le poulet, le caviar, l'instruction, la certitude d'être aimé. Au lieu de cela j'ai récolté la violence et l'humiliation. N'importe ! Hardi sur la cabosse, je n'étais pas douillet. Puisque je voulais tout voir, j'étais prêt à traverser les cerceaux de feu tendus sur mon passage. Ainsi s'est abattu le froid sur la vie rêvée de votre serviteur qui s'annonçait pourtant comme un banquet sans fin. " Avec sa verve inimitable, Jean Vautrin se glisse dans la peau d'un jeune Gitan, Cornelius Runkele. Amoureux des mots, de la vie, fidèle à la kumpania mais désireux de s'intégrer, Cornelius court après une liberté que la société refuse de lui donner. Journal d'un rebuté de la vie, Gipsy blues est un roman vibrant de colère et d'humanité, l'hommage d'un grand auteur à la culture gitane. Prix Goncourt de la Nouvelle pour Baby-boom Prix Goncourt du roman et Goncourt des Lycéens en 1989 pour Un grand pas vers le bon Dieu. Feuille d'Or de la Ville de Nancy pour l'ensemble de son œuvre en 2009 Le grand retour de Jean Vautrin : avec sa verve inimitable, il se glisse dans la peau d'un jeune gitan. Jean Vautrin est, comme il se définit lui-même, un " écrivain populaire ". Prix Goncourt 1989 pour Un grand pas vers le bon Dieu, il est l'auteur d'une œuvre abondante et saluée. On lui doit notamment Billy-ze-Kick , La vie Ripolin, la série des Aventures de Boro avec Dan Franck ou Le Cri du peuple, adapté en bande dessinée par Tardi.
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Adieu la vie, adieu l'amour - Quatre soldats français - T1

Jean Vautrin

2h15min00

  • Roman historique
  • Livre epub
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180 pages. Temps de lecture estimé 2h15min.
Des tranchées de la guerre de 1914 au Paris des années folles, un grand roman en trois volumes dans l'esprit des "Aventures de Boro"! 16 avril 1917: l'offensive Nivelle est lancée contre la ligne Hindenburg. Une compagnie de chasseurs tente de gagner la crête du Chemin des Dames. Au petit matin, Ramier, projeté dans un trou boueux par une explosion et abandonné sur le champ de bataille, appelle ses trois copains à l'aide. Le soir même, les quatre hommes seront réunis pour un assaut absurde et suicidaire. Parmi les rares hommes de la compagnie qui auront survécu à la boucherie ordonnée par un commandant incompétent, quelques-uns devront encore faire face au peloton d'exécution. Comment vont réagir nos quatre amis? Il y a Guy Maupetit, dit Ramier, l'ouvrier; Raoul Montech, le viticulteur; Arnaud de Tincry, l'aristocrate cambrioleur ; et Boris Malinowitch-Korodine, dit Malno, le peintre russe de Montmartre. Jean Vautrin raconte le destin de ces quatre soldats français que rien, ni la géographie, ni l'origine sociale, ni l'ambition, ni les projets n'auraient dû réunir et qui vont conjuguer bravoure et amitié pour se sortir du bourbier où les a jetés le grand massacre. Ce n'est pas seulement sur le front, où, dans l'horreur et la folie, les mutineries se préparent, que Vautrin nous emmène. Avec la verve, le souffle et l'humanité qui sont sa marque, il dresse aussi le portrait romanesque et flamboyant de toute une époque. Retour de culbute, les deux patrouilleurs relevaient la tête. Hébétés, ils regardaient leurs mains terreuses et engourdies par le froid.Une mouillure infecte dégoulinait en un noir chagrin de boue sur la face de Korodine.À son côté, étalé sur un caillebotis, Arnaud de Tincry avait la peau si mouillée qu'elle fumait.? Est-ce qu'au moins Montech est rentré? grommela-t-il avant de manifester la moindre joie d'avoir sauvé sa peau.? Si tu veux savoir, demande à mes puces, lui répondit une voix qui provenait de dessous une couverture. L'étoffe s'agita. Un visage apparut. Montech claquait des dents. Ses yeux luisaient sauvages derrière la croûte de son déguisement de terre séchée.Korodine le jaugea avec une expression singulière. Il inclina la tête pour se mieux forger un avis. Il sentait passer dans le regard du Girondin un intraduisible désarroi.? Je jure que j'ai fait tout ce que j'ai pu... bredouilla ce dernier. Ses yeux hallucinés lui mangeaient le visage. ? C'est donc ça? devina Arnaud de Tincry. T'étais allé chercher Ramier dans la merde?Raoul Montech émit un signe affirmatif. Il semblait soudé à la terre.? Plus fort que moi, hoqueta-t-il d'une voix sourde et énervée, il a fallu que je me rende dans le secteur où je l'ai vu rendre son fusil ! J'arrivais pas à me faire à l'idée qu'il pouvait être mort.? Et alors?? Tringle! Je ne l'ai pas trouvé.Cédant au découragement, le vigneron s'était retourné sur le dos. Sa capote alourdie par l'eau croupie chargeait ses épaules d'un poids de plomb. Il avait plongé sa main dans sa poche. Et exhibant sous le blair de Korodine, qui était son plus proche voisin, une poignée de plaques d'identité :? C'est le nom, tu comprends, c'est le nom qu'il faut sortir de la bouse! À cause de l'oubli! À cause du trou noir! C'est qu'il y en a du monde qu'on r'connaît pas! Si tu voyais le carnage! Tous ces braves avec leurs boyaux autour de la taille! Dressés, vidés, hachés. Pâles, le ventre ouvert, recouverts par des grappes humaines. Une couche de tourbe, une couche de recroquevillés. Partout, j'ai retourné la terre! Au couteau, à la griffe, j'ai fouillé l'écume du champ de bataille! Pas trace de l'Auxerrois! Il n'est nulle part! Ni étendu, ni rapiécé! Pendant l'assaut, je l'ai vu monter en chandelle derrière moi! Il a roulé dans les nuages! Lancé en l'air par une force incroyable! La boue fusait tout autour de lui! Elle imitait la pluie en grands rubans noirs! Les corps cascadaient sous l'effet des marmites! Soulevé dans la gerbe, le petit griveton! Rayé du nombre des hommes! Escamoté! Un vivant comme lui... j'arrive pas à y croire!Montech était submergé par un sanglot qui le renversait en travers du trou noir. Il se tenait ramassé, les bras serrés autour du corps et donnait l'impression de mener contre lui-même une lutte harassante. Comme s'il était entré par mégarde dans un rêve, il avait levé son regard embué de larmes sur un rat, un rongeur maousse, de la taille d'un chat. L'animal semblait l'observer de ses petits yeux rouges. Il ne manifestait aucune crainte de l'homme et campait ferme sur son territoire. Debout sur ses pattes arrière, il faisait le ménage de son ventre rebondi. C'était fort à admettre mais, garce folle, la bestiole paraissait prête à entamer une conversation. De son côté, Montech, infiniment aimable en apparence, semblait avoir mis un terme à son chagrin. Il avait commencé à tailler une bavette avec la bestiole : ? T'es là, Gaspard? Sprechen sie deutsch? Dans un froissement de capote mouillée, dans une odeur de moisi, d'éther et de marécage, le poilu bougeait insensiblement, tendait la main derrière lui pour attraper un manche de pioche, brusquement abattait la matraque improvisée sur la tronche du rongeur qui trottait hors d'atteinte, toujours le troufion apostrophait le muridé comme une personne, lui faisait un patatrot pour qu'il aille plus loin, faut pas te gêner salopard, des rondelles comme toi, n'en faut pas ici, il se tournait vers ses copains qui fermaient les yeux, qui essayaient de se réchauffer, lui, le visage enflambé de colère bleue, donnait libre cours à sa violence. Fihl de pute! il gueulait, ah, Arnaud! Malno! Mes amis! j'en perds la boule! Cette putain de guerre ne s'apprivoisera donc jamais! Pétard de Dieu! vous vous rendez compte? J'en reste flan! Dodo, Ramier, notre petit frère! Enterré dans le verdâtre! Pioché par les corbacs. Bouffé aux asticots, à la bloche, à la vermine! On n'est donc rien? Rien! Sans idée, ni projet, ni désir, le corps lourd, il avait pivoté sa face exigeante vers Tincry et Korodine. Il s'était dressé sur les genoux. Il avait levé un doigt. Il avait arrêté le temps. Il avait bloqué le mystère des choses compliquées. Ses yeux rougis s'attardaient sur les copains. Il leur faisait signe de le rejoindre. Il cherchait par n'importe quel moyen à les empoigner. Les trois amis se palpaient mutuellement les mains. Tâtaient la vie de l'autre qui battait au poignet. Ils ressentaient le besoin de toucher du qui bougeait. Du qui fermentait. Montech ne parlait plus que par bribes. Diou biban! Il avait laissé monter en lui un grand vent qui venait du fond de son intestin. Pffesss ! il venait de péter à déchirer son froc. Malno l'avait approuvé d'un hochement de tête muet. Même si c'étaient des temps durs, les trois hommes se sentaient comme une seule petite âme qui paie son compte au Seigneur. Même avec des fayots.
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La grande zigouille - Quatre soldat français - T3

Jean Vautrin

3h24min00

  • Roman historique
  • Livre epub
  • Livre lcp
272 pages. Temps de lecture estimé 3h24min.
Jean Vautrin déploie des prodiges d'écriture et poursuit sa fresque sur la Grande Guerre. Un magistral morceau de littérature, un livre destiné à rester. Ils sont quatre soldats, quatre amis jetés dans la tourmente de la guerre de 14-18. Arnaud de Tincry, séduisant aristocrate cambrioleur, a quitté le front. Associé à un as de l'aviation, il est aux trousses de Rosa Lumière, agent double à la solde du Kaiser et de l'Empire ottoman.... Les deux hommes, l'un au volant d'une Bugatti, l'autre aux commandes de son biplan, vont tâcher d'arrêter la redoutable, l'irrésistible espionne, au terme d'une course-poursuite qui les mènera jusqu'aux chambres lambrissées d'un château moyenâgeux situé au cœur des Alpes suisses... À l'arrière du front lui aussi, Guy Maupetit, dit Ramier, ajusteur de son état, se remet de ses blessures dans les bras d'une veuve revenue éplorée des colonies, mais dont l'appétit sexuel est resté intact. Ce grand amoureux de la pêche au brochet a juste le temps de se livrer à son passe-temps favori avant de retourner à la sanglante boucherie. Il y retrouvera ses amis, le distingué Raoul Montech, éleveur de vins en pays sauternais, et le sensible Boris Malinowitch-Korodine, peintre russe domicilié sur la butte Montmartre. Tous deux viennent de sortir de la geôle où ils croupissaient pour s'être révoltés contre la tuerie causée par l'infâme Rémuzat de Vaubrémont, commandant incompétent qui incarne à lui seul toute l'horreur de la guerre. Bientôt Tincry rejoint ses camarades et les quatre se retrouvent en première ligne, face à Vaubrémont... Combien de temps tiendront-ils avant de lui faire payer son ignominie ?
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