Zhang Yimou

Zhang Yimou

Zhang Yimou
Description de cette image, également commentée ci-après
Zhang Yimou au Festival international du film de Tokyo 2023.
Naissance (73 ans)
Xi'an (Chine)
Nationalité Chinoise
Profession Réalisateur
Films notables Le Sorgho rouge
Épouses et Concubines
Vivre !
Hero
Le Secret des poignards volants
Sacrifices of War
Wikipedia
Zhang Yimou
Description de cette image, également commentée ci-après
Zhang Yimou au Festival international du film de Tokyo 2023.
Naissance 4 novembre 1951 (73 ans)
Xi'an (Chine)
Nationalité Chinoise
Profession Réalisateur
Films notables Le Sorgho rouge
Épouses et Concubines
Vivre !
Hero
Le Secret des poignards volants
Sacrifices of War

Zhang Yimou (chinois simplifié : 张艺谋 ; chinois traditionnel : 張藝謀 ; pinyin : Zhāng Yìmóu), né le 14 novembre 1951 à Xi'an, est un réalisateur chinois.

Biographie

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Jeunesse

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Zhang Yimou est issu d'une famille proche du Kuomintang. Son père a combattu avec le grade de major dans l'armée nationaliste et son oncle a fui à Taïwan avec Tchang Kaï-chek après la défaite contre les communistes lors de la guerre civile chinoise, en 1949. À partir de la révolution culturelle en 1966, Zhang Yimou, contraint d'arrêter ses études, part travailler trois ans dans une ferme puis sept ans dans un atelier de tissage. Durant cette période, il poursuit une activité de peintre et de photographe amateur.

Formation

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À la réouverture de l'Académie de cinéma de Pékin en 1978, il tente, à 27 ans, de s'inscrire dans la filière « réalisation » mais il dépasse l'âge limite d'admission. Devant son opiniâtreté, le bureau du Ministère culturel accepte de l'admettre dans la section « prise de vue ». Il sort diplômé de la faculté en 1982, comme Chen Kaige et Tian Zhuangzhuang (eux en « réalisation »). Tous trois sont considérés comme les chefs de file de la « cinquième génération », groupe de cinéastes chinois ayant étudié le cinéma après la révolution culturelle et qui, influencés par la Nouvelle Vague française [réf. souhaitée][1], osent revendiquer plus de liberté dans leur création puis évoquer l'héritage maoïste de manière critique.

Carrière

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En tant que directeur de la photographie, il travaille avec Chen Kaige sur ses deux premiers films : Terre jaune et La Grande Parade.

En 1987, il réalise son premier long métrage Le Sorgho rouge (adaptation du Clan du sorgho de Mo Yan) qui remporte l'Ours d'or au Festival de Berlin en 1988.

L'actrice Gong Li, avec qui il a une liaison jusqu'en 1995, joue dans ses sept premiers longs métrages et tourne à nouveau sous sa direction dans la shakesperienne Cité interdite en 2006.

Zhang Yimou réalise de nombreux films importants, pour la plupart des fresques marquées par la grande beauté des images et par la critique sous-jacente des modèles historiques chinois (la féodalité impériale, la révolution culturelle, la république de Deng Xiaoping...). Judou, Épouses et concubines (adaptation d'un roman de Su Tong), Qiu Ju, une femme chinoise (adaptation d'une nouvelle de Chen Yuanbin) et Vivre ! (adaptation d'un roman de Yu Hua) le font connaître en Occident et lui permettent de gagner de nombreux prix dans les festivals internationaux, même s'il rencontre fréquemment des ennuis avec la censure.

Ses films se caractérisent également par une esthétique exotique, propre à émerveiller les spectateurs par la magnificence des décors et des costumes. Ils dénotent un soin minutieux apporté à la composition des cadres, la mise en espace des personnages et au rythme narratif, souvent lent et posé.

Voguant sur le renouveau du wu xia pian, lancé par Tigre et Dragon, il réalise Hero où les plus grandes stars du cinéma de Hong Kong sont réunies : Jet Li, Maggie Cheung, Tony Leung Chiu-wai, Zhang Ziyi et Donnie Yen. Le film, qui est un succès international, est loué pour le travail du directeur de la photographie Christopher Doyle sur l'utilisation des couleurs, mais certains critiques occidentaux[Lesquels ?] lui reprochent son sous-texte idéologique justifiant le totalitarisme pour assurer la stabilité de l'empire. Il s'agit d'un tournant dans la carrière du cinéaste qui délaisse le cinéma d'auteur pour s'inscrire dans le grand spectacle mâtiné d'effets spéciaux avec ensuite Le Secret des poignards volants et La Cité interdite. On[Qui ?] a alors accusé Zhang Yimou de délaisser le cinéma contestataire pour devenir le réalisateur officiel de la RPC.

Il réalise également, pour la ville de Yangshuo, un spectacle musical son et lumière, Impression, Liu Sanjie, avec 600 participants, chanteurs et danseurs, en plein air sur une partie de la rivière dans le décor naturel des collines karstiques. Le spectacle, passage obligé pour tous les touristes depuis 2003, valorise les paysages, les populations, particulièrement les pêcheurs, les groupes féminins et le folklore local. D'autres Impression(s) ont suivi.

Lors de la Mostra de Venise 2007, il est le président du jury des longs-métrages. Son jury est particulièrement brillant avec Catherine Breillat, Jane Campion, Emanuele Crialese, Alejandro González Iñárritu, Ferzan Özpetek et Paul Verhoeven.

Il est choisi pour concevoir le spectacle de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2008 à Pékin[2]. Il succède à Steven Spielberg à ce poste, après le retrait de ce dernier (pour protester contre le non-respect des droits de l'homme dans ce pays et contre l'implication du régime de Pékin dans la guerre du Darfour).

En 2009, il a réalisé A Woman, a Gun and a Noodle Shop qui est le remake de Sang pour sang des frères Coen.

En décembre 2013, un scandale national éclate en Chine lorsqu'on apprend que Zhang Yimou a eu trois enfants avec sa femme. La loi n'autorisait qu'un enfant unique depuis les années 1980 et commençait à s'ouvrir à un deuxième enfant. Il est de ce fait condamné à une lourde amende[3]. Son film Coming Home, pressenti pour représenter la Chine aux Oscars, est finalement retiré[4].

Son film One Second est retiré de la compétition pour l'Ours d'or lors du 69e Festival de Berlin[5], quelques jours seulement avant sa présentation.

Il est le réalisateur de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de 2022[6].

En 2023, il préside le jury du 13e Festival international du film de Pékin.

Filmographie

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Réalisateur

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  • 1987 : Le Sorgho rouge (红高粱, Hong Gao Liang)
  • 1989 : Opération jaguar (代号美洲虎 Dai hao mei zhou bao)
  • 1990 : Ju Dou (菊豆, jú dòu)
  • 1991 : Épouses et Concubines (大红灯笼高高挂, Da hongdenglong gaogao gua)
  • 1992 : Qiu Ju, une femme chinoise (秋菊打官司, Qiu Ju da Guansi)
  • 1994 : Vivre ! (活着, huózhe)
  • 1995 : Shanghai Triad (摇啊摇,摇到外婆桥, Yao a yao yao dao waipo qiao)
  • 1997 : Keep Cool (有话好好说, You hua hao hao shuo)
  • 1999 : The Road Home (我的父亲母亲, Wo de fu qin mu qin)
  • 1999 : Pas un de moins (一个都不能少, Yi ge dou bu neng shao)
  • 2000 : Happy Times (幸福时光, Xingfu Shiguang)
  • 2002 : Hero (英雄, yīngxióng)
  • 2004 : Le Secret des poignards volants (十面埋伏, Shi mian mai fu]
  • 2005 : Riding alone : Pour un fils (千里走单骑 , Qian li zou dan qi)
  • 2007 : La Cité interdite (满城尽带黄金甲, Man cheng jin dai huang jin jia)
  • 2009 : A Woman, a Gun and a Noodle Shop (三枪拍案惊奇, Sānqiāng Pāi'àn Jīngqí)
  • 2010 : Sous l'aubépine (山楂树之恋, Shan zha shu zhi lian)
  • 2011 : Sacrifices of War (金陵十三釵, jīnlíng shísān chāi)
  • 2014 : Coming Home (歸來, guīlái)
  • 2016 : La Grande Muraille (The Great Wall, 長城)
  • 2018 : Shadow (, Yǐng)
  • 2020 : One Second (一秒钟, Yī miǎo zhōng)
  • 2021 : Les Espions de l'aube (zh) (悬崖之上, Xuányá zhīshàng)
  • 2022 : Ju ji shou (狙击手)
  • 2023 : Full River Red (满江红)
  • 2023 : Jian ru pan shi (zh) (坚如磐石)
  • 2024 : Di er shi tiao (zh) (第二十条)

Directeur de la photographie

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  • 1983 : Un et Huit (一个和八个, Yīge hé bāge) de Zhang Junzhao
  • 1984 : Terre jaune (黄土地, Huáng tǔdì) de Chen Kaige
  • 1986 : La Grande Parade (大阅兵, Dà yuèbīng) de Chen Kaige
  • 1987 : Le Vieux Puits (老井, Lǎo jǐng) de Wu Tianming

Nominations et récompenses

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  • 1987 : Prix du meilleur acteur au Festival de Tokyo pour Le Vieux Puits.
  • 1988 : Ours d'or au 38e Festival de Berlin pour Le Sorgho rouge
  • 1990 : En lice pour la Palme d'or au 43e Festival de Cannes avec Judou
  • 1991 : Nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Judou
  • 1991 : Lion d'argent du meilleur réalisateur et Prix Elvira Notari au 48e Festival de Venise pour Épouses et Concubines (en lice pour le Lion d'or)
  • 1992 : Nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Épouses et Concubines
  • 1992 : Lion d'or, Prix UNICEF et Prix OCIC au 49e Festival de Venise pour Qiu Ju, une femme chinoise
  • 1993 : BAFTA du meilleur film en langue étrangère pour Épouses et Concubines
  • 1994 : Grand Prix et Prix du jury œcuménique au 47e Festival de Cannes pour Vivre ! (en lice pour la Palme d'or)
  • 1994 : Grand Prix Hydro-Québec au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue, pour Vivre !
  • 1995 : BAFTA du meilleur film en langue étrangère pour Vivre !
  • 1995 : Prix Vulcain au 48e Festival de Cannes pour Shanghai Triad (en lice pour la Palme d'or)
  • 1997 : En lice pour le Lion d'or au 54e Festival de Venise avec Keep Cool
  • 1999 : Lion d'or, Prix UNICEF, Prix Sergio Trasatti et Prix Laterna Magica au 56e Festival de Venise pour Pas un de moins
  • 2000 : Ours d'argent et Prix du jury œcuménique au 50e Festival de Berlin pour The Road Home (en lice pour l'Ours d'or)
  • 2002 : Prix de la culture asiatique de Fukuoka
  • 2003 : Prix Alfred Bauer au 53e Festival de Berlin pour Hero (en lice pour l'Ours d'or)
  • 2003 : Nomination à l'Oscar du meilleur film en langue étrangère pour Hero
  • 2005 : Nomination au BAFTA du meilleur film en langue étrangère pour Le Secret des poignards volants
  • 2010 : En lice pour l'Ours d'or au 60e Festival de Berlin avec A Woman, a Gun and a Noodle Shop
  • 2018 : Meilleur réalisateur à la 55e cérémonie des Golden Horse Film Festival and Awards pour Shadow.

Box-office France

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Année Film Entrées
1986 Le Sorgho rouge 30 712[7]
1989 Judou 24 958[8]
1989 Opération jaguar
1991 Épouses et Concubines 436 117[9]
1992 Qiu Ju, une femme chinoise 344 531[10]
1994 Vivre ! 273 691[11]
1995 Shanghai Triad 49 456[12]
1997 Keep Cool
1999 The Road Home
1999 Pas un de moins 37 873[13]
2000 Happy Times 34 377[14]
2002 Hero 732 307[15]
2004 Le Secret des poignards volants 455 137[16]
2005 Riding alone : Pour un fils
2007 La Cité interdite 772 469[17]
2009 A Woman, a Gun and a Noodle Shop
2010 Sous l'aubépine
2011 Sacrifices of War
2014 Coming Home 45 889[18]
2016 La Grande Muraille 716 065[19]

Notes et références

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  1. Frédéric Monvoisin, Cinéma d'Asie, d'hier et d'aujourd'hui : Japon, Corée du Sud, Taïwan, Chine et Hongkong, Paris, Armand Colin, mai 2015, 176 p., Chapitre 8 (Le cinéma chinois) p.199-127. 1ère note de bas de page, p.125 << Découverte en Occident avec la projection de Terre jaune au Festival de Cannes, la critique parle d'une <<Nouvelle Vague chinoise>> sur le modèle de la Nouvelle Vague française.>>
  2. « JO 2022 : comme en 2008, le réalisateur chinois Zhang Yimou dirigera la cérémonie d'ouverture des Jeux de Pékin », sur LEFIGARO, 8 janvier 2022 (consulté le 18 janvier 2022).
  3. « Chine : Le cinéaste Zhang Yimou admet avoir ignoré la politique de l’enfant unique », sur fr.euronews.com (consulté le 24 février 2014).
  4. Pourquoi « Coming Home » ne représentera pas la Chine aux Oscars Le Monde, 7 novembre 2014
  5. Jérôme Lachasse avec AFP, « Berlinale 2019 : un film chinois de Zhang Yimou retiré de la compétition », sur bfmtv.com, 11 février 2019 (consulté le 16 octobre 2020).
  6. « Le réalisateur chinois Zhang Yimou dirigera la cérémonie d'ouverture des JO 2022 », sur L'Équipe (consulté le 18 janvier 2022).
  7. « JP-Boxoffice.com ; page du film Le Sorgho rouge (1986) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  8. « JP-Boxoffice.com ; page du film Ju dou (1991) », sur jpbox-office.com (consulté le 2 janvier 2017).
  9. « JP-Boxoffice.com ; page du film Épouses et Concubines (1991) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  10. « JP-Boxoffice.com ; page du film Qiu Ju, une femme chinoise (1992) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  11. « JP-Boxoffice.com ; page du film Ghost Dog (1994) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  12. « JP-Boxoffice.com ; page du film Shanghai Triad (1995) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  13. « JP-Boxoffice.com ; page du film Pas un de moins (1999) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  14. « JP-Boxoffice.com ; page du film Happy Times (2000) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  15. « JP-Boxoffice.com ; page du film Hero (2002) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  16. « JP-Boxoffice.com ; page du film Le Secret des poignards volants (2004) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  17. « JP-Boxoffice.com ; page du film La Cité interdite (2007) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  18. « JP-Boxoffice.com ; page du film Coming Home (2014) », sur jpbox-office.com (consulté le 22 janvier 2017).
  19. « JP-Boxoffice.com ; page du film La Grande Muraille (2016) », sur jpbox-office.com (consulté le 4 février 2017).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Marie Claire Huot, « Deux pôles yang du nouveau cinéma chinois : Chen Kaige et Zhang Yimou », Cinémas, vol. 3, nos 2-3,‎ printemps 1993, p. 103–125 (lire en ligne)

Liens externes

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