Catalogue - page 2

Affiche du document Les illusions de la famille

Les illusions de la famille

Marcela IACUB

1h06min37

  • Sociologie et anthropologie
L'histoire de la famille des dernières décennies se raconte comme celle d'une épopée ayant libéré femmes et enfants du joug du mariage napoléonien. Egalité entre les époux et entre les enfants, banalisation du concubinage, reconnaissance des couples homosexuels, explosion des familles recomposées et des nouvelles techniques médicales de procréation ; bref, tout un monde débarrassé des injustices et des rigueurs anciennes, permettant à chacun d'organiser son existence selon son désir et ses sentiments.
C'est sur ce ton triomphant que l'on vient de fêter le bicentenaire du Code civil, sorte de carcan dans lequel on avait enfermé l'amour, la liberté et l'égalité. Pourtant, lorsqu'on examine ces transformations on s'aperçoit qu'elles sont moins évidentes qu'elles apparaissent sous les dehors de ces discours apologétiques. Les inégalités et les injustices loin de disparaître, n'ont fait que se déplacer. Aux écarts entre les enfants légitimes et naturels se sont substitués ceux qui séparent les enfants biologiques des adoptifs, aux contraintes posés par le mariage, celles qui posent les rigueurs infranchissables de la nature. Les inégalités entre les hommes et les femmes ont changé de contenu créant toujours les conditions pour que ce soient les dernières qui prennent en charge la reproduction au détriment de leur investissement dans les activités productives.
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Affiche du document Les croyances collectives

Les croyances collectives

Raymond BOUDON

1h24min08

  • Sociologie et anthropologie
On prend ici le mot croyance dans le sens le plus large (le fait de croire à une proposition, à une théorie, etc.). L'analyse des croyances collectives est un des sujets essentiels de la sociologie. Elle pose une question fondamentale : par quels mécanismes des individus appartenant à un groupe (au sens le plus large de ce mot) croient-ils la même chose ?
S'agissant de croyances scientifiques, on n'a guère de peine à discerner ces mécanismes. L'explication peut ne pas être immédiate et impliquer de laborieuses recherches (voir les monographies sur le langage des abeilles, la controverse Pasteur-Pouchet sur la génération spontanée, les études sur la disparition de la croyance au phlogistique, etc.) ; mais, s'agissant des croyances scientifiques, celles-ci peuvent être vues comme le résultat d'une discussion rationnelle. Qu'en est-il lorsqu'il s'agit de croyances qui paraissent infondées (comme les croyances en des relations de causalité imaginaires qui définissent la magie) ou de croyances qui, par principe, ne paraissent pas pouvoir être fondées, comme les croyances prescriptives : celles qui traitent, non de l'être, mais du devoir-être ? La coupure entre les croyances scientifiques et les autres types de croyances est peut-être moins nette qu'on ne le croit : il n'est pas plus facile d'expliquer pourquoi Descartes croyait que la nature a horreur du vide que d'expliquer les croyances magiques.
Une première ligne de pensée répond à ces questions, en évoquant l'existence de forces psychologiques ou culturelles, pour parler comme le prix Nobel G. Becker, qui feraient que, dans telle culture, dans tel groupe ou tel ensemble d'individus, l'esprit humain obéirait à des règles d'inférence particulières, serait affecté par des biais, fonctionnerait dans des cadres mentaux invalides. Cette hypothèse a été mise sur le marché par Lévy-Bruhl ; elle est toujours présente dans les sciences sociales. L'autre ligne de pensée, inaugurée par Durkheim est également très présente dans les sciences sociales contemporaines. Elle paraît devoir l'emporter en raison de son efficacité scientifique. Elle consiste à admettre que les croyances ordinaires se forment selon des mécanismes fondamentalement identiques à ceux qui expliquent la cristallisation des croyances scientifiques. Des exemples démontrant son efficacité peuvent être facilement empruntés aux sciences sociales classiques et contemporaines. La même ligne de pensée apparaît comme très prometteuse s'agissant de l'explication des croyances prescriptives : des études portant sur divers sujets et notamment sur les sentiments de justice le suggèrent.
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Affiche du document Propagande, publicité, information et désinformation

Propagande, publicité, information et désinformation

Serge TISSERON

1h09min20

  • Sociologie et anthropologie
Si le XXe siècle mérite une mention spéciale, c'est bien dans le domaine de la fabrication d'images destinées à orienter les croyances et les comportements, notamment politiques. La publicité, aujourd'hui, est le laboratoire de ces recherches. Leur moteur est toujours le désir de faire partie d'un groupe. Certaines fois, la publicité joue directement sur ce désir. D'autres fois, au contraire, elle dérange et malmène ses spectateurs qui pour vaincre ce dérangement, n'ont que deux solutions : soit parler de cette publicité et augmenter alors son impact, soit acheter le produit, façon de se rassurer sur le caractère de leur émotion et de se rattacher au groupe de tous ceux qui consomment le même produit après avoir éprouvé le même malaise. Plus le spectateur d'une image est malmené par elle, plus il est tenté d'emprunter le chemin qui est indiqué dans cette image pour résoudre son malaise. La publicité nous permet ainsi de comprendre ce qu'est une image violente : c'est une image qui ne nous pousse pas à penser, mais à agir, et cette définition concerne les images verbales, parlées ou écrites, autant que les images visuelles.    Pour lutter contre cet effet des images, il nous faut d'abord réaliser que ce n'est pas notre conviction intellectuelle, mais notre adhésion émotive et corporelle aux images qui est le vrai danger. Pour nous protéger de cela, trois directions doivent être privilégiées. La première est de comprendre quelles sont les failles permettant de déjouer les pièges hypnotiques des images. La deuxième direction est d'apprendre à utiliser les images comme source d'information sur elles-mêmes, et notamment sur la manière dont elles ont été fabriquées. Enfin, la troisième est de les utiliser comme une source d'information sur soi, en partant des effets qu'elles ont sur nous pour tenter d'en comprendre les causes en liaison avec notre histoire personnelle. Le questionnement sur les effets des images sur soi n'est pas seulement l'occasion de faire d'elles une source permanente d'information sur notre histoire et notre personnalité, c'est aussi une manière d'introduire une circulation permanente de l'information dans le dialogue familial et citoyen.
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Affiche du document Famille et héritage

Famille et héritage

André MASSON

1h01min48

  • Sociologie et anthropologie
"Toucher à l'héritage, c'est comme toucher à la famille". Il semble que ce vieil adage soit encore d'actualité alors que la famille a connu des évolutions radicales avec la reconnaissance des familles monoparentales, la multiplication des familles recomposées, les débats entourant les familles homoparentales, la diversité des formes de couple admises, etc. Dans ce contexte de libéralisation et d'émancipation des individus, un droit apparaît pourtant quasi exclu : celui d'une certaine liberté de tester, qui permettrait de donner davantage à un enfant qu'un autre (celui qui s'est occupé de vous sur vos vieux jours, qui a moins bien réussi que les autres…) ou, surtout, de léguer une partie substantielle de ses biens hors de la famille (à des fondations caritatives, des oeuvres de bienfaisance…). L'objectif de la conférence n'est pas de promouvoir un nouveau slogan libertaire "pour la liberté de tester" mais de s'interroger, du point de vue de l'économiste, sur les raisons qui font qu'une telle liberté de transmettre paraît aujourd'hui constituer un sujet tabou. Le droit (égal) à l'héritage des enfants semble intangible, y compris dans les cas qu'il ne couvre pas : familles recomposées, personnes ou couples sans enfants (le taux d'imposition pour un neveu est de 55 %, de 60 % pour un "étranger"). L'analyse nous conduira à replacer l'héritage proprement dit au sein de l'ensemble des transferts aux enfants adultes (aides, donations…), à étudier les motifs de transmission des parents, à évaluer les effets inégalitaires des transferts patrimoniaux, et enfin à observer les comportements dans les pays (anglo-saxons) où règne la liberté de tester : cette dernière est tout à fait compatible avec un impôt successoral important, qui se justifie beaucoup plus - du point de vue de la théorie économique - qu'un impôt sur la fortune, pourtant plus populaire.
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Affiche du document Familles et immigrations

Familles et immigrations

Nacira GUéNIF-SOUILAMAS

1h08min36

  • Sociologie et anthropologie
  • Science politique
Dans le même temps où le projet colonial français reposait sur le peuplement de l'empire par des Européens, la France hexagonale est devenue au cours du XXème siècle un pays d'immigration de peuplement. Le renversement et la persistance des flux migratoires n'a cessé d'affecter durablement et profondément le paysage français dans sa définition identitaire, culturelle et nationale. L'illustration de cette inflexion simultanée du récit migratoire et du récit nationale est à chercher dans le rapport croissant, dans les parcours comme dans leur analyse, entre famille et immigration.
Le siècle passé fut le théâtre du glissement de la présence massive d'une main d'oeuvre sans visage et sans postérité puisqu'elle était vouée à repartir, vers des individualités liées entre elles dont l'épaisseur devenait palpable à mesure qu'elle s'inscrivait dans des histoires familiales et la succession des générations. Si les premières familles immigrantes se sont, en apparence, coulées dans un moule normatif les vouant à rejoindre la société française en devenant invisibles, celles qui sont arrivées à partir des années soixante-dix comme celles qui arrivent aujourd'hui ne répondent pas toujours aux injonctions normatives à l'intégration qui leur sont adressées.
Loin d'y voir l'expression d'un refus ou d'une inadaptation, le tracé de la ligne de partage entre famille traditionnelle et famille moderne, il serait plus fécond pour une réflexion partagée d'y déceler les signes qui procèdent de la diversité des dynamiques migratoires comme de la diversité des formes familiales dans une modernité incertaine. Considérer la coïncidence historique du regroupement familial et des lois réformant la parenté et la famille, constitue la trame d'une réflexion sur les rapports entre processus migratoires et vies familiales. Comme tous les autres individus, les individus migrants sont engagés dans des liens familiaux et les modifient en raison même des transformations qu'impose la migration. C'est cette dialectique entre expériences familiales et expériences migratoires qui sera au coeur de notre propos.
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Affiche du document Homosexualité, mariage et famille

Homosexualité, mariage et famille

Eric FASSIN

1h14min36

  • Sociologie et anthropologie
En France, la politique de l'homosexualité semblait devoir s'arrêter avec la fin des discriminations légales, au début des années 1980. L'idéologie républicaine se voulait certes tolérante. Mais, construite en miroir d'une Amérique, elle interdisait toute politisation de la vie privée, censée conduire à la guerre des sexes, en même temps que toute politique minoritaire, supposée nécessairement communautariste. Pourtant, le pacs fait basculer le débat de la tolérance à la reconnaissance : c'est ainsi qu'il entraîne dès 1997 une réflexion publique au-delà du pacs, qui conduit à poser la double question du mariage et de la filiation. Ce mouvement dépasse bien sûr la France. C'est ainsi qu'en 2003 le débat sur le mariage nous est revenu en référence aux états-Unis, avec pour formes d'action la désobéissance civile et la bataille juridique. Toutefois, la comparaison transatlantique permet de souligner d'importantes différences dans la construction du débat public. Sans doute de part et d'autre pourrait-on dire que l'enjeu est le même – la place de l'homosexualité, et de l'homophobie, dans la société.
Mais ce qui fait problème aux états-Unis, c'est surtout le mariage, tandis qu'en France, c'est davantage la filiation. C'est un écart qu'il convient d'interroger. Ces différences ne doivent pourtant pas nous aveugler : par delà les spécificités nationales, c'est un mouvement de fond qui traverse également les Pays-Bas, la Belgique ou l'Espagne, le Canada et l'Afrique du Sud. Pourquoi cet enjeu minoritaire est-il devenu si important dans de nombreuses sociétés ? Sans doute en va-t-il de l'ordre symbolique, de l'ordre sexuel qui organise la hiérarchie des sexes et des sexualités, qui s'avère historique. Mais surtout, le fondement même des normes sociales ne relève plus d'une transcendance (Dieu, nature ou science). Leur justification est immanente : c'est la société qui les (re)définit, et la délibération démocratique qui les fonde.
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